Conscient ou inconscient, les désirs font qu'une vie « vaut la peine d'être vécue ».
Sans désirs nous perdons le goût de vivre, nous sommes condamnés à l'ennui ou à la mort. Pourtant, la raison met en garde contre les désirs fous et leur illusion, et la morale engage à maitriser ses désirs pour ne pas en devenir l'esclave.
[...] Aucun objet ne peut combler ce désir, ainsi, seul le désir est un objet digne du désir ; il faut aimer l'amour et désirer le désir. Se libérer du désir : D'après Schopenhauer, le désir est lié à la vie même. Seul la mort ou l'art peut nous libérer. Car pour lui, l'art, regard esthétique et désintéressé porté sur le monde, suppose d'être délivré du désir d'agir sur le monde, d'en être un acteur. Ce pt de vu universel et objectif sur le monde, signifie le détachement à l'égard du désir égoïste. [...]
[...] Toute-puissance du désir ? Vouloir être libre, n'est-ce pas encore un effet du désir ? La philo elle- même, amour de la sagesse n'est-elle pas un désir de sagesse et de vérité ? Socrate montrait déjà combien la philo est érotique (Platon, Le Banquet, Phèdre) Nietzsche, au XIXème siècle, démasque la volonté de puissance caché derrière l'amour de la vérité. Nul désir n'est désintéressé, pas même la calme passion de philosopher. La raison & le désir de volonté de puissance et même l'humilité chrétienne ou l'impartialité scientifique sont des ruses de ce désir. [...]
[...] Les désirs ou le désir ? Spinoza : Le conatus est l'effort par lequel toute chose tend à persévérer dans son être Pour Platon,(=les anciens) les désirs sont multiples & donc sauvages et anarchiques, à l'image de l'hydre dt les têtes repoussent au fur & à mesure qu'elles sont coupées. A cette multiplicité des désirs, s'oppose l'unité du logos (la raison) qui, au moyen de la volonté, soumet ces désirs indociles à une harmonie d'ensemble ( La République, IV) Pour les modernes, au contraire, il convient de parler du désir au singulier, en ce qu'il est de l'essence de l'homme, qui apporte à chacun son énergie vitale afin de persévérer dans son être Spinoza ( Le conatus) & Freud ( La libido). [...]
[...] Le désir mendiant : Du désir comme manque et souffrance, Platon donne un tableau pittoresque dans Le Banquet. Eros, le désir amoureux, est peint comme un mendiant misérable, contraint de se cacher et de se déguiser pour approcher l'être aimé, de mentir et de ruser pour se rendre acceptable ; sans honte ni scrupules, il va coucher devant les portes pour attendre une aumône. Platon propose aussi le mythe des androgynes pour expliquer l'origine du désir amoureux. IV. Maitriser ses désirs : Le désir est une contrainte vitale. [...]
[...] Généalogie de la morale) Hume, au 18ème siècle, affirme que la raison n'est finalement que l'esclave des passions car elle ne désire rien par elle-même, elle n'est qu'un instrument au service des passions. En effet, la vérité ne vaut rien, ne désire rien, raison et vérité sont sans force propre, et il faut qu'un désir ou une passion les anime et les porte. Freud, enfin, avance l'hypothèse que notre psychisme conscient est commandé par des désirs inconscients. * On le voit, les philosophes sont partagés sur le fait de savoir si la raison peut gouverner les désirs, ou si ce sont les désirs qui commandent la raison. [...]
Source aux normes APA
Pour votre bibliographieLecture en ligne
avec notre liseuse dédiée !Contenu vérifié
par notre comité de lecture