Les sciences modernes, notamment la médecine, ne peuvent expliquer à elles seules certains états organiques. Ainsi, dès la fin du 18° siècle cette discipline est confrontée à deux principaux échecs : les limites du développement de la médecine organique, et les limites liées au fait que certains pathologies observées ne semblent pas relever de l'organicité.
[...] Les psychophysiologistes d'alors montrent que les évènements psychologiques, en particulier les émotions influencent les fonctions corporelles. C‘est Engel qui propose en 1977, le modèle bio-psycho-social, sensé mieux rendre compte des interactions de l'organisme avec son milieu. Alors que dans les précédentes recherches en médecine, les causalités étaient de type linéaire, il s'agit désormais d'une causalité plus complexe, multifactorielle et interactive. Cette conception a notamment pour avantage de mieux rendre compte des observations faites dans la pratique clinique, c'est-à-dire l'intrication de plusieurs facteurs dans le développement et/ou le maintien d'un trouble. [...]
[...] Comptes Rendus de l'Académie des Sciences 403-405. ORGANISATION MONDIALE DE LA SANTE (1992). CIM-10/ICD-10. Classification internationale des troubles mentaux et des troubles du comportement: descriptions cliniques et directives pour le diagnostic. DANTZER & WOLLMAN (2003), Les inter-relations entre le système nerveux et le système immunitaire. Journal de la Société de Biologie, 197(2), 81-88. ENGEL E., The need for a new medical model: a challenge for biomedicine. Science, 196(4286) 129-136. ESQUIROL É., Des maladies mentales considérées sous les rapports médical, hygiénique et médico-légal JB Baillière. [...]
[...] Par ailleurs, les classifications internationales actuelles en psychiatrie (DSM-V et CIM-10), sont a-théoriques et ne distinguent pas les troubles psychosomatiques des troubles de l'hystérie. Ainsi, dans le DSM-V l'hystérie est décomposée en plusieurs syndromes : le syndrome de conversion, les troubles de somatisation, de la douleur, de l'hypocondrie et d'autres troubles fonctionnels non spécifiés, regroupés sous la dénomination générale de troubles somatoformes. Dans cette même classification, la question psychosomatique n'est posée comme telle qu'au travers de la notion de facteurs psychologiques affectant les conditions physiques, où sont notamment évoqués les mécanismes de coping. [...]
[...] Ainsi, le milieu interne, peut conduire à déclencher, entretenir ou interrompre certains processus organiques. Dans le même sens, les travaux de Dantzer (1989), à Bordeaux, montrent comment les facteurs subjectifs ont un rôle dans le déclenchement des réactions hormonales : un événement provoque une réaction de stress parce qu'il survient de façon soudaine et inattendue Dans cette même perspective, Lazarus et Folkman proposent en 1986 la définition du stress impliquant à la fois la personne et son environnement : « le stress consiste en une transaction entre la personne et son environnement dans laquelle la situation est évaluée par l'individu comme débordant ses ressources et pouvant mettre en danger son bien-être ». [...]
[...] C'est ce que l'auteur appelle la « pensée opératoire ». Cette dernière est fréquemment associée à une forme de « dépression essentielle », caractérisée par une perte de vitalité du fonctionnement psychique vécue sans douleur morale. Ainsi, la pensée opératoire apparaît comme une modalité de fonctionnement psychique régressif survenant dans le discours des patients au travers d'une description concrète de leur réalité, et dépourvue d'affects. Ainsi, en l'absence de vie fantasmatique l'appareil psychique laisse le corps sans défense lorsqu'il est confronté à une agression, interne ou externe. [...]
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