Ce document est une note de synthèse complète et entièrement rédigée portant sur cette phrase : « Si l'on prenait en compte sérieusement, effectivement, pratiquement la psychanalyse, ce serait un tremblement de terre à peu près inimaginable. Indescriptible. Même pour les psychanalystes ».
Voici le plan du document :
I. Pulsions de cruauté et de pouvoir
II. Résistances
III. Psychanalyse, avenir et Foucault
IV. Psychanalyse et réglementation
V. Conclusion
[...] Accepter de s'analyser soi-même, c'est accepter de voir surgir de soi des pensées effrayantes, inconnues, peut-être monstrueuses. À l'heure où l'on parle de la disparition programmée de la psychanalyse, peut-on réellement dire que la psychanalyse a été abordée dans ses fondements ? Selon Derrida, ce n'est pas le cas, la psychanalyse est encore « à venir » et causerait un « tremblement de terre » parce qu'elle va à contre-courant de nos sociétés réglementées. La psychanalyse ne peut se définir justement par des règlementations. [...]
[...] Par peur de devoir faire face à l'inconnu peut-être effrayant que la psychanalyse, critique par essence, ferait ressurgir ? Les philosophes semblent pourtant les premiers à avoir une analyse des théories freudiennes qu'ils appliquent à d'autres domaines telles que l'économie, en associant, par exemple, l'économie capitaliste à l'économie libidinale. Freud lui-même avait souvent de fines analyses politiques et son travail revêt aussi une dimension politique qui le classe au rang de « penseur politique », n'en déplaise à certains. La politique peut devenir un « sujet freudien » à part entière, sous le prisme de la psychanalyse. [...]
[...] Or, pour Derrida et d'autres, elles ne le sont pas et doivent au contraire s'utiliser ensemble : la psychanalyse au service de la politique, mais pas pour des utilisations fallacieuses et violentes, non ; pour la création d'un monde meilleur. Ainsi, peut-on dire que la psychanalyse a déjà réellement eu lieu ? Selon Derrida, elle est encore à venir, puisqu'elle n'a pas encore été exploitée comme elle devait l'être. Il y a là un vrai travail d'ouverture des consciences au sein de la profession. [...]
[...] Même pour les psychanalystes. » Discutez cette phrase avec des exemples de votre choix. Pulsions de cruauté et de pouvoir Jacques Derrida fait partie de ces analystes qui ont mis le doigt sur l'importance de la notion de cruauté et de pouvoir au sein de l'œuvre de Sigmund Freud, comme en témoigne d'emblée cette forte affirmation de Freud, « nous sommes tous issus d'une longue lignée d'assassins », en référence au premier meurtre de la Genèse, celui du meurtre d'Abel par son frère Cain. [...]
[...] Il pointe pourtant la pulsion de pouvoir, sans la nommer de cette manière, en dénonçant le rapport maître/élève qu'il perçoit comme un rapport de domination (pulsion de pouvoir, autrement dit). Il parle ainsi de « bio-pouvoir » qui prend en charge tous les aspects de la vie, y compris le contrôle des populations. Dans ce cas, la psychanalyse se met au service du pouvoir, d'où sa méfiance. Il reste sceptique quant à la capacité de la psychanalyse à libérer un certain pouvoir, justement parce qu'il reconnaît la pulsion de pouvoir au travers de l'obligation analytique par laquelle il faut passer et qui constitue une forme de domination. [...]
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