L'un des procès les plus suivis du 20 ème siècle, le premier mineur condamné à perpétuité, une énorme erreur judiciaire. Les superlatifs ne manquent pas lorsque l'on parle du procès Patrick DILS. En véritable cible désignée Patrick DILS a été le coupable idéal du meurtre de deux jeunes garçons. Idéal pour les inspecteurs de police, idéal pour la jeune magistrat chargée d'une affaire trop compliquée, idéal pour l'opinion public.
Dans une société où pourtant le mineur bénéficie d'une atténuation probante de responsabilité, Patrick DILS 16 ans est condamné à perpétuité. Endossant son fardeau, il va effectuer 15 ans de réclusion criminelle avant d'être acquitté.
En quoi Patrick DILS était-il la victime idéale pour la police, pour l'opinion publique ? Pourquoi la personnalité de Patrick DILS a fait de lui le bouc émissaire parfait de l'inspecteur de police ?
Nous allons voir les traits de personnalité de ce jeune homme au moment des faits, puis la typologie de Mr DILS en tant que victime, et enfin nous verrons si le retour à l'homéostasise s'est correctement établi ou si il en ressort traumatisé risquant d'être victime à jamais ?
Telle une victime expiatoire afin d'apaiser la colère publique, Patrick a subi le dommage réel de 15 années de réclusion criminelle. Au moment des faits il est mineur avec la fragilité de tout adolescent, il doit affronter les pressions de la police. Comme un mineur il ne se rend pas compte de la portée de ses paroles, de ses actes. Ainsi il pensait réellement être tranquille et a juger bon de faire confiance au policier qui lui faisait des promesses d'impunité (...)
[...] Ainsi il pensait réellement être tranquille et a juger bon de faire confiance au policier qui lui faisait des promesses d'impunité. En plus d'être mineur, Patrick DILS cumul malgré lui les désavantages, il est timide, il est sujet à moquerie étant de constitution longiligne, roux et timide. Il s'agit donc bien d'une victime à risque. Sans problème signalé au niveau familial, il est d'un niveau scolaire moyen mais satisfaisant ses souhaits, devenir cuisinier. Il a des passions et des activités extrascolaires, il collectionne les timbres. C'est une personne physique, non responsable pénalement, mais plus précisément une victime psychologique. [...]
[...] Il s'agit d'une victime sélectionnée, d'une victime directe. Les facteurs émotionnels sont faibles si ce n'est la pression du système judiciaire qui se rabat sur ses fables épaules . Les interrogatoires sont récurrents avant les premiers aveux et cette promesse d'être tranquille est un cadeau pour un jeune adolescent qui ne rêve que de tranquillité. C'est donc en ce sens que l'on peut affirmer que Patrick Dils constitue du haut de ses seize ans une victime à risque. Beaucoup de personnes sont concernés par ce type de personnalité et ne sont pas victimes pour autant, mais les facteurs de victimisation pour Mr DILS s'accumulaient. [...]
[...] Victime de multiples pressions policières à 15 ans, le jeune Dils avoue. On peut penser que Patrick n'était à l'époque pas en phase d'homéostasie car trop gentil, trop crédule. La juge d'instruction MAUBERT persiste dans un processus de fragilisation de Patrick puisque fragilisé par deux ans de détention provisoire sans voir ses parents. Conséquemment le jeune homme est à bout de souffle lors de son premier procès aux assisses. Il s'exprime peu et est complètement abasourdi, effrayé et intimidé par la cour d'assises des mineurs. [...]
[...] C'est donc bien un rapport auteur - victime qui s'établit entre les acteurs de la police judiciaire ( Juge MAUBERT et Inspecteur VARLET notamment.) et l'adolescent. Auteur au départ que l'on pourrait qualifié d'opportuniste mais qui s'avère au fur et à mesure organisé. L'issue de l'affaire Dils est connue du grand public désormais et la France entière découvre les failles de cette affaire criminelle . C'est donc un innocent qui a effectué 15 années de réclusion criminelle. Une victime au long terme donc. Patrick Dils sort de prison le 24 avril 2002. La liberté ne signifie pas pour autant un retour normal à la vie. [...]
[...] Aujourd'hui libre, Patrick DILS a été indemnisé pour le préjudice subi à hauteur d'un million d'euros. Plus tard, Patrick DILS devait déclarer j'aurais préféré ne pas toucher un centiime et ne pas avoir vécu toutes ces galères. Ce n'est pas un pactole comme on en décroche au loto. Ce que j'ai vécu ne se chiffre pas. Le calvaire enfin terminé, trois choix s'offre à Mr DILS à sa sortie prison, soit il se réinsert, soit il intériorise soit il extériorise. [...]
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