L'anévrisme cérébral est la conséquence d'une modification structurale de la paroi artérielle des artères intracrâniennes. Dans la majorité des cas, cette modification structurale se manifeste par une dilatation et une fragilisation de la paroi des vaisseaux en raison de facteurs hémodynamiques. Ainsi se crée une pochette où le sang s'accumule et dont le volume augmente peu à peu jusqu'à la rupture. Cette rupture d'anévrisme entraîne une irrigation libre de la zone, à savoir l'espace sous arachnoïdien. C'est au moment de la rupture hémorragique que la majorité des anévrismes cérébraux sont découverts.
Cette maladie nécessite un traitement en urgence visant simultanément à traiter l'anévrisme soit par clippage de l'artère touchée (traitement chirurgical) soit par embolisation (traitement endovasculaire) et à prévenir les complications qui en découlent. Le pronostic vital du patient suite à la rupture d'un anévrisme cérébral est en jeu. En effet, après un tel événement, 45% des patients ne survivront pas, et parmi les survivants, 50% ne pourront pas reprendre une activité professionnelle à temps plein en raison de troubles cognitifs (pourcentage variable en fonction des études). Dans 30% des cas, les patients présentent des troubles cognitifs importants et très invalidants au quotidien (pourcentage légèrement plus faible dans le cas d'un traitement endovasculaire).
Les tests neuropsychologiques classiques ne permettent pas de mettre en évidence des troubles de la cognition dans 100% des cas d'anévrismes avec hémorragie sous arachnoïdienne (SAH). Cependant, l'utilisation des potentiels évoqués liés à l'évènement a permis de mettre en évidence l'existence de troubles cognitifs qui ne sont pas nécessairement explicites lors de l'analyse de données neuropsychologiques. Les potentiels évoqués seraient donc un paramètre objectif du suivi des patients après anévrisme cérébral (Fontanella et al., 2000).
L'étude de Ravnik et al. (2006) s'est intéressée aux corrélations qui pourraient exister entre l'apparition d'ondes cérébrales légèrement différentes par rapport aux sujets contrôles lors de la réalisation d'une certaine tâche et le type de tâches proposées. Ainsi, les auteurs ont montré que la persistance de troubles cognitifs se manifestait au niveau cérébral par une latence d'apparition plus longue pour certaines ondes (P3a et P3b) et dans certains cas une disparition de ces ondes (notamment chez les patients présentant des troubles cognitifs très sévères bien qu'aucun lien de causalité n'ait été évoqué) (...)
[...] Ces différents groupes d'auteurs avaient en effet conclu que les caractéristiques de l'hémorragie sous arachnoïdienne, notamment son étendue, étaient sans doute le facteur le plus déterminant pour expliquer les patterns différents de performances cognitives. Une hyperactivité modérée, une dépression et une anxiété généralisée ressortent des analyses de données. Des difficultés d'ordre émotionnel et comportemental sont également ressorties de différentes études (Ravnik et al., 2006). Ceci expliquerait les difficultés de réadaptation rencontrées par certains patients tant dans la vie personnelle que professionnelle que Ravnik et ses collègues ont décrit dans leur papier de 2006 mais également Martinaud et al. [...]
[...] Or, ces tests ne permettent pas de mettre en évidence de façon adéquate les déficits les plus rencontrés à savoir une atteinte de la mémoire épisodique verbale, le ralentissement psychomoteur ainsi que de plus grandes difficultés au niveau de la flexibilité mentale et de la planification. Concernant les données issues de Martinaud et al. (2009), les informations amenant à conclure que le traitement ne produit significativement pas de différences en termes de déficits observés est peu acceptable. En effet de leurs patients avaient été opérés du côté droit et les lésions se situaient à gauche. [...]
[...] Les différentes données recueillies vont dans le sens de l'existence d'un lien entre les troubles exécutifs et mnésiques puisqu'ils impliquent dans les deux cas les régions frontales. Il semblerait donc que les patients avec un anévrisme cérébral montrent une réduction de la mémoire, des fonctions exécutives dont un ralentissement psychomoteur, alors que le langage et les capacités de perception visuelle sont relativement préservés (Chan et al., 2002). b. Les déficits mnésiques Dans la majorité des études traitant des troubles cognitifs observés après la rupture d'un anévrisme cérébral, des troubles mnésiques sont fréquemment décrits bien qu'ils soient moins fréquents que les déficits des fonctions exécutives. [...]
[...] Les risques de re-saignement et les complications issues de ces deux méthodes ne seront pas traités dans ce papier. Le choix d'une de ces méthodes préférentiellement à l'autre dépend de l'état de santé général du patient mais également de la perte potentielle de certaines fonctions cognitives. En effet, les données ce contredisent sur ce sujet. Martinaud et al. (2009), après étude comparative du traitement, notent l'absence significative d'effets de ce dernier. Selon ces auteurs, les déficits observés dépendent de la localisation des lésions infligées au cortex cérébral. [...]
[...] Si les patients avec anévrisme non rompu présente des troubles cognitifs, cela signifie que l'hémorragie sous arachnoïdienne n'est pas le seul déterminisme de ces troubles. Il est pertinent de chercher plus précisément le rôle de l'anévrisme en lui-même ainsi que les particularités de sa localisation qui pourrait être un médiateur des dysfonctionnements cognitifs répertoriés au cours des études. IV. Clippage versus embolisation : méta-analyse des travaux Lors de la détection de la rupture d'un anévrisme, une intervention rapide est nécessaire afin de limiter les dégâts cérébraux. [...]
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