Les médecins ont tendance à apporter une réponse "médicamenteuse" aux troubles anxieux de leurs patients afin d'obtenir un effet immédiat, sans toujours se soucier des effets secondaires et du pouvoir "addictif" de ces médicaments lorsqu'ils sont prescrits à long terme.
À cela se rajoute l'automédication, de plus en plus fréquente, de benzodiazépines (Xanax, Témesta) qui peut poser des problèmes d'intoxication en cas de surconsommation ou lorsqu'ils sont associés à d'autres produits.
L'alcool qui n'est pourtant pas un médicament n'échappe pas à cette règle. Il s'agit d'une véritable drogue ayant des effets : antidépresseur, anxiolytique, désinhibiteur, euphorisant et hypnotique. Si bien que la personne cherche dans ce produit une aide pour surmonter les difficultés auxquelles elle doit faire face. Comme d'autres vont chez le médecin chercher une aide médicamenteuse, la personne alcoolique cherche à créer sa propre médication (...)
[...] Le malade alcoolique est très anxieux à l'idée même de commencer une cure de sevrage. Il doute de lui, il a peur d'un éventuel échec. Une consultation de pré-admission est donc prévue 15 jours avant la cure pour travailler la motivation au changement et diminuer l'anxiété. C'est la période de pré-cure. Cela consiste en des premiers entretiens qui auront comme pour but d'établir une relation de confiance, de susciter une prise de conscience, d'inciter à une véritable motivation, calmant par conséquent cette ANGOISSE de la CURE. [...]
[...] En pratique, il est difficile de différencier troubles anxieux secondaires et primaires. Deux tiers des patients décrivant leur alcoolisme comme secondaire à un trouble anxieux ont un alcoolisme primaire. Même l'anxiété secondaire à l'alcoolisme peut s'observer à distance du sevrage (un mois) : attaques de panique atypiques par exemple, d'évolution spontanément favorable. Mais l'anxiété peut être le seul signe de sevrage, parfois matinale, qui peut être confondue avec une attaque de panique. Lorsque l'alcoolisme est secondaire : le trouble anxieux résiste au sevrage et existe en dehors des périodes d'alcoolisation. [...]
[...] Le trouble d'anxiété généralisé précède l'alcoolisme. L'abus d'alcool suit les premières attaques de panique. Le Trouble d'Anxiété Généralisé et le trouble panique s'accompagneraient rarement d'une augmentation de l'alcoolisme, tout comme les phobies simples. Par contre, chez des patients qui souffrent de névroses obsessionnelles, on constate des problèmes d'abus ou de dépendance à l'alcool. La phobie sociale est plus sévère lorsqu'elle est associée à l'alcoolisme. La comorbidité phobie sociale-trouble panique augmente considérablement le risque de développer un alcoolisme (40 Alcoolisme et anxiété : primaire ou secondaire ? [...]
[...] Les attentes du malade alcoolique par rapport aux effets anxiolytiques sont toutefois très importantes. L'alcool permet de faire face, d'atténuer la souffrance ; de même lors du sevrage la prescription d'anxiolytiques s'avère bien souvent nécessaire. L'alcool permet de supporter la réalité par ses vertus anesthésiantes. Pour le sujet, il aura tendance dans un premier temps à rationaliser la cause, l'attribuant plutôt à des phénomènes externes. Il trouvera en apparence des bénéfices à sa consommation, mais va s'enfoncer progressivement dans la solitude anxieuse, dépressive et l'alcoolodépendance. [...]
[...] On utilise du SÉRESTA® 50 à la posologie de 1 cp toutes les 2 heures au début, puis rapidement dégressif. L'ÉQUANIL® (Méprobamate) a longtemps été utilisé comme anxiolytique de référence chez le malade alcoolique anxieux. Son intérêt est de restaurer un sommeil de qualité et de ne pas augmenter les Gama GT, déjà bien souvent élevées chez l'alcoolo-dépendant. L'inconvénient est que l'ÉQUANIL® n'a pas d'action anti-comitial, on pense même qu'il baisserait le seuil épileptogène entrainant un risque accru d'épilepsie de sevrage. [...]
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