Ce mémoire est le fruit d'une réflexion établie lors de mon stage de cette année, en hôpital psychiatrique. Stage engageant et éprouvant, il m'a permis de développer ma sensibilité clinique et mon regard sur la maladie mentale. Avant de l'entamer, j'avais déjà travaillé sur des sujets qui m'intéressaient, en me disant que je trouverais un cas qui correspondrait à mes centres d'intérêt. J'ai rapidement eu en charge un atelier artistique de peinture et un suivi individuel, qui m'ont beaucoup intéressés. Pour autant, à ma grande surprise, ce n'est pas sur l'un d'eux que j'ai choisi de travailler mais sur une patiente que j'ai rencontrée avec ma tutrice. Mes sujets prédéterminés ne furent pas utiles. Anita m'en apporta un autre.
En effet, elle m'a interrogé par ce qu'elle donnait à voir, plus que ce qu'elle donnait à entendre, qui était assez pauvre. Elle revendiquait avec passivité, sans objet apparent, et affichait un regard sombre, vide, me donnant l'impression d'avoir un tableau pictural en face de moi. A mesure de nos rencontres avec elle, son histoire m'a intrigué, son combat aussi. J'ai voulu comprendre ce qui l'avait amené là, et continuait à la faire venir, car elle donnait le sentiment d'avoir investi ce lieu, tout en s'y exprimant rarement par la parole, comme si elle luttait contre quelque chose. Contre quoi luttait-elle ? Qu'attendait-elle de ce lieu ?
Dans un premier temps, nous rendrons compte du dispositif de recherche et des biais possibles de celle-ci. Puis, nous aborderons la partie clinique pour détailler les éléments importants recueillis dans l'étude, en nous questionnant sur sa relation aux autres, sur l'angoisse et le vide, et enfin sur la discontinuité du lien en thérapie. Pour finir, dans la partie théorico-clinique, nous discuterons l'idée de ce combat, en partant de l'hypothèse qu'elle lutte contre le deuil. Nous verrons plus tard que notre hypothèse de départ a petit à petit évolué, laissant place à des questions différentes, et des ouvertures, notamment sur un plan interculturel et intergénérationnel.
[...] Elle peut être prise dans un double mouvement où les séances seraient connotées d'une sorte de signal d'angoisse, lui rappelant cette impossibilité à dire la mère, initiée par le père. Autre hypothèse : Anita est peut être prise dans un transfert paternel sur la psychologue, où j'interviendrais dans ce transfert, comme celle pouvant avoir quelque chose qui peut plaire au père. Un quelque chose qui se situerait entre une culture occidentale que le père idéalise, et entre des études supérieures qu'Anita n'a pu poursuivre, et que le père regrette. Deux mois plus tard, la situation se reproduit. [...]
[...] Du triomphe à la destruction du Moi : Anita lutte t-elle contre le deuil de sa mère ? Introduction Ce mémoire est le fruit d'une réflexion établi lors de mon stage de cette année, en hôpital psychiatrique. Stage engageant et éprouvant, il m'a permis de développer ma sensibilité clinique et mon regard sur la maladie mentale. Avant de l'entamer, j'avais déjà travaillé sur des sujets qui m'intéressaient, en me disant que je trouverais un cas qui correspondrait à mes centres d'intérêt. [...]
[...] Quel est le sens de ses identifications, de ses tentatives de réparations magiques, et de ses incorporations ? Anita ne nous donne pas le sentiment d'avoir abandonné son objet d'amour primaire. Bien au contraire, elle tente à tout prix La guérison magique par incorporation, qui dispense du travail douloureux du remaniement (N. Abraham et M.Torok p260). Un travail de désinvestissement, de détachement de la libido investie dans l'objet qu'est la mère, est nécessaire. L'objet incorporé, auquel le Moi s'identifie partiellement, rend possible une certaine temporisation, en attendant de rééquilibrer l'économie, redistribuer les investissements (N. [...]
[...] La relation à sa mère Rappelons-nous les conditions du décès de la mère d'Anita, qui a été brutal. Celle-ci s'est suicidée en se défenestrant en présence de différentes personnes de la famille. On ne connaît pas les conditions précises, car Anita en a différentes versions. Cela prédit donc de la difficulté qu'elle a à accepter cette réalité et à en adopter une qui soit acceptable dans son économie psychique. La présence de(s) (l') enfant(s) et du père lors de ce geste n'a pu être que traumatique pour la famille. [...]
[...] Bien que son regard n'aille pas souvent vers moi, ma présence se fait sentir et modifie la dynamique relationnelle de la psychothérapie. Le fait que je ne puisse pas parler n'a pas été dit, mais implicitement entendu. Je n'explique pas l'impossibilité que j'avais de prendre de notes. Etait ce dû à la nécessité d'observer l'attitude globale de la patiente ou y'avait il une raison intrinsèque générant de l'angoisse ? J'ai dû beaucoup, pour ce travail, me baser sur mes perceptions sensori- motrices dans la mesure où le matériel clinique se constituait de beaucoup d'informations liées aux silences, aux regards. [...]
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