Le lien social est ce à travers quoi existe un sujet : il le relie à l'environnement d'autres semblables et lui renvoie la reconnaissance de son existence comme l'un d'entre eux.
C'est une perspective que Freud nous invite à penser lorsqu'il traite du lien entre psychologie individuelle et psychologie sociale (Freud, 1921), et met en lien les effets structurants ou pathogènes du lien social dans l'organisation et le fonctionnement intrapsychique du sujet.
Il écrit que : « Dans la vie psychique de l'individu pris isolement, l'autre intervient très régulièrement en tant que modèle, soutien et adversaire, et, de ce fait, d'emblée, la psychologie individuelle est aussi, d'emblée, et simultanément, une psychologie sociale, en ce sens élargi, mais parfaitement justifiée. » (Freud, 1921).
Freud ajoutera : « le destin de l'homme individuel dépend de ses relations avec les autres hommes. » (Freud, 1932, p.180).
Le principe de cette articulation entre champ psychique individuel et champ social demeure le paradigme principal selon lequel s'organise notre pratique d'accueillant au sein du dispositif d'accueil enfant-parent dans lequel nous intervenons.
[...] Cet autre bébé, A. une petite fille de 5 mois, est allongée sur un tapis de jeux, aux pieds de sa mère. La mère de Léo les regarde. Son regard va de la mère à l'enfant. La mère d'A. croise le regard de la mère de Léo. Les deux femmes se sourient. La mère d'A fait bouger des éléments du petit portique installé près de sa fille. Celle-ci réagit, a quelques petites mimiques qui animent son visage. La mère de Léo sourit. [...]
[...] Dans le même temps, une discussion s'engage entre la mère de Lola et la mère d'un enfant plus jeune que Lola. La mère de Lola explique à cette autre jeune mère comment elle fait avec son enfant ; lui donne des conseils sur la façon de faire avec un enfant et explique qu'il ne faut surtout pas se laisser faire. Elle donne des exemples de sa façon de faire avec Lola, et de la façon dont elle gère également les rapports à l'école ou en halte-garderie, car dit-elle Il faut les mettre à la page ! [...]
[...] Nos regards se rencontrent. Je dis : Tu te caches ? Rachèle esquisse un sourire. Elle s'élance vers un autre endroit de la pièce, ou joue A., garçon de 2 ans. A. est installé sur un camion sur lequel il semble prendre beaucoup de plaisir à avancer, reculer, tourner le volant dans tous les sens. Rachèle ne le quitte pas des yeux. Elle s'approche de A. et sans rien dire, pose sa main sur le volant du camion. A. la regarde. [...]
[...] Winnicott, D.W. (1969). L'observation des jeunes enfants dans une situation établie. In De la pédiatrie à la psychanalyse. Paris : Editions Payot. (p. 269-288). Winnicott, D.W. (1970). Dépendance et soins maternels. In Winnicott, D.W. [...]
[...] Son regard est plus direct et semble plus assuré. Nous reviendrons la semaine prochaine dit la mère de Rachèle. Elle ajoute : Depuis la fois dernière (l'accueil que nous avons rapporté), Rachèle n'a cessé de demander à venir ; elle a demandé à vous revoir. Nous aurons aussi par la suite un bref échange avec le père de Rachèle. Il nous expliquera avoir décidé avec sa compagne d'exclure Rachèle de certaines conversations ayant trait notamment à la survenue d'une petite sœur. [...]
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