Les premières interrogations concernant d'éventuels problèmes de santé chez les militaires belges apparaissent en 1999.
La presse s'en mêle : le syndrome des Balkans est né.
Ce « syndrome des Balkans » est un ensemble de plaintes aspécifiques : problèmes pulmonaire et gastro-intestinal, fatigue, maux de tête, vertiges, troubles de la concentration, altération de la sensation de bien-être. On retrouve ce même type de plaintes chez certains militaires qui ont participé à d'autres conflits : guerre du Golfe, Vietnam,…
L'ensemble de ces plaintes présente des analogies avec certains troubles anxieux.
Nous analyserons dans un premier temps la nature du « Syndrome des Balkans » ainsi que les différentes hypothèses qui ont été évoquées à ce sujet.
Nous définirons ensuite la notion de traumatisme psychique. Pour ce faire, nous ferons un rappel théorique des différents troubles anxieux tels qu'ils sont répertoriés dans le DSM IV.
A la lumière de la littérature récemment publiée à ce sujet, nous nous attacherons ensuite à analyser le « Syndrome des Balkans » en fonction de ces notions théoriques : peut-on expliquer les plaintes rapportées par un ou des troubles anxieux ?
Le « Syndrome des Balkans » est-il un traumatisme psychique ?...
[...] Il est impossible d'établir la prévalence avec précision, car elle varie de 7 à 38 cas/100000 sujets. Cette variabilité peut être due aux différences de patrimoine psychologique ou génétique, d'acceptation sociale ou d'exposition à un agent infectieux ou toxique ou bien aux différences de définition et de recherche des cas. Les femmes sont atteintes de1,3 à 1,7 fois plus souvent que les hommes. Critères diagnostiques du syndrome de fatigue chronique Fatigue chronique inexpliquée persistante ou récidivante d'apparition récente ou qui a eu un début défini, qui n'est pas due à un effort en cours, qui n'est pas significativement améliorée par le repos, et qui diminue substantiellement les activités du travail, d'éducation, sociales ou personnelles ; Au moins 4 des éléments suivants pendant une période de 6 mois (des antécédents de fatigue doivent être absents : -Altération tellement sévère de la mémoire à court terme ou de la concentration (définie par le sujet) pour diminuer substantiellement les activités de travail, d'éducation, sociales ou personnelles -Mal de gorge -Ganglions lymphatiques cervicaux ou axillaires sensibles -Douleur musculaire -Douleur polyarticulaire sans œdème ou sensibilité articulaire -Céphalée ayant un caractère, des caractéristiques et une sévérité d'apparition récente -Sommeil non relaxant -Malaise après un effort qui dure> 24 h L'étiologie est controversée. [...]
[...] La première attaque survient le plus souvent en dehors du domicile du sujet. Le début des troubles se situe habituellement à la fin de l'adolescence ou au début de l'âge adulte Les troubles phobiques Troubles du comportement caractérisés par une anxiété persistante, irrationnelle, néanmoins intense, se différenciant de l'anxiété flottante du trouble panique, et liés aux situations ou stimuli environnementaux. Agoraphobie : anxiété, ou conduite d'évitement des situations ou lieux dans lesquels on peut être pris au piège, sans possibilité de fuir facilement en cas d'attaque de panique. [...]
[...] Le syndrome de stress post-traumatique est le désordre le plus largement rapporté dans les rapports et recherches publiés au sujet des missions de maintien de la paix. Ce syndrome, était précédemment limité à ceux qui avaient fait l'expérience d'un traumatisme très sévère. Cependant, dans le DSM-IV les critères concernant la sévérité du trauma ont été assouplis, et une grande variété d'événements communs de la vie civile ont été liés avec le diagnostic. Un des problèmes principaux pour les chercheurs intéressés au SSPT est que, pour que le diagnostic soit fait, l'événement initial supposé ou le trauma et les symptômes psychologiques doivent tous les deux être présents. [...]
[...] Ce raisonnement n'est pas valable pour la relation avec les fonctions de gestion de personnel. Plusieurs explications peuvent être avancées : Dans le conflit des Balkans, les frustrations nées des difficultés de la négociation entre les parties faisant la guerre et avec d'autres forces de maintien de la paix, et liées au maintien de la paix en général sont importantes (Miller, 1997; Shawcross, 2001; Weisaeth et Sund, 1982). Ces expériences (qui n'ont pas été reprises dans la liste d'incidents) pourraient expliquer les taux élevés de souffrance psychologique chez ceux qui exercent des fonctions de gestion de personnel. [...]
[...] Les symptômes de SSPT favorisent également indirectement une santé moins bonne par l'influence sur la dépression, mais pas l'utilisation d'alcool, et cela chez les gardiens de la paix en mission ou pas. L'utilisation accrue d'alcool n'a pas été responsable d'une santé moins bonne au-delà des effets des symptômes de SSPT seuls. L'ensemble de ces études montre donc bien l'importance des facteurs psychologiques dans la détermination de l'état de santé des militaires en mission, et en particulier en mission de maintien de la paix. [...]
Source aux normes APA
Pour votre bibliographieLecture en ligne
avec notre liseuse dédiée !Contenu vérifié
par notre comité de lecture