Syndrome anxio-depressif en situation d'envahissement professionnel

Thèmes abordés

Anxio-dépressif, envahissement professionnel, Intervention, Psychologue, psychoprofessionnel, ressources humaines, accueil, travail, écoute, empathique, Symptômes, angoisse, Intrapsychique, symptômes somatiques, clinique, maladie, entretien, thérapeutique, génogramme, Lazarus, Transfert

Résumé du document

S. prend contact avec notre service pour un rendez-vous avec un psychologue. La secrétaire m'informe que cette patiente a beaucoup parlé et pleuré au téléphone. La prise de rendez-vous a duré environ 20 minutes. La secrétaire a été très à l'écoute, et a rassuré S. tout en lui précisant qu'elle pourra, lors de l'entretien avec la psychologue, évoquer sa situation dans un cadre plus adapté.

Extraits

[...] Actuellement, c'est dans la phase d'effondrement anxio-dépressif que je la reçois. Force et fonctionnement de l'ego L'analyse de l'ego de S. révèle si face à une situation de stress majeur, elle est en capacité de ne pas s'effondrer, de ressentir et d'exprimer des émotions intenses de façon mature et enfin de trouver et d'utiliser des ressources pour y faire face. S'agissant : du contrôle des émotions et des impulsions : La patiente est très sensible au stress et y répond par des réactions émotionnelles intenses et peu modulées. [...]

[...] 2e entretien Lors de ce second entretien, S. arrive 30 minutes en avance. Je l'informe que je la recevrais pour l'heure prévue. Elle ne s'en offusque pas. Elle me répond qu'elle ne s'attendait pas à être reçue à son arrivée, mais était simplement pressée de me rencontrer à nouveau. Elle attendra donc l'heure prévue de l'entretien. Je la ressens dans une certaine frénésie de l'attente. J'imaginais une enfant attendant son tour dans une file devant le manège ou le glacier. [...]

[...] Cette année-là, sa mère attendait un garçon. À la naissance de ce second enfant, le père se suicide par pendaison, quelques jours après. Elle décrit cette période comme un autre temps, comme si elle ne lui appartenait pas. Se décrivant une fillette de 7 ans accueillant son petit frère et enterrant son papa. Elle décrit son père comme quelqu'un de taciturne et de dépressif, d'après ce que lui aurait dit sa mère. Elle ne se souvient pas vraiment de comment était son père. [...]

[...] S : si je pense au suicide ? T : hoche la tête : si vous y pensez oui S : oui je n'ai plus goût, je n'ai plus envie de vivre. C'est comme pour mon père . silence. T : comme pour votre père ? S : oui . les gens ne comprennent pas. Même maman n'a pas compris, mais moi je le comprends. T : vous pouvez m'en dire plus ? S : vous voulez en savoir plus ? [...]

[...] Il me faut préciser que l'entretien a été difficile, du fait d'une grande émotion de la patiente. Il y a eu beaucoup de confusion, de difficultés à verbaliser de manière fluide et raisonnée. S. fut à la fois logorrhéique, mais tout en ne disant que peu de choses concernant sa situation. Comme un flot de paroles débordant des lèvres ; mais ce fut des mots que rien ne semblait lier. Des mots et non des phrases. Il m'a fallu être à la fois empathique, à l'écoute, dans l'accueil de sa parole bien sûr et en même temps trouver les moments où être directive et demander des précisions. [...]