Tout d'abord, il est important de préciser qu'il existait trois Auschwitz, trois camps différents et qui n'ont donc pas exactement le même mode de fonctionnement, ce qui induit que les survivants n'y ont pas vécu les mêmes choses. Auschwitz I et III étaient tous deux des camps de concentration tandis qu'Auschwitz II avait pour but premier l'extermination.
C'est à partir de mai 1940 qu'a été construit Auschwitz I, le camp principal qui a été, dans un premier temps, un camp de concentration. Au départ ancienne caserne de l'armée autrichienne, elle devint le camp de concentration principal d'Auschwitz. Ses premiers occupants arrivèrent en juin 1940 avec des destins variés. Pour certains c'était le travail forcé à l'extérieur dans des Kommandos, sous-alimentés et torturés, certains même faisaient l'objet d'expériences médicales par le docteur Mengele (expériences sur les jumeaux, sur la résistance à la fatigue entre autres). Pour d'autres, la vie fut encore plus courte : assassinats au Révier (l'infirmerie) avec des injections de phénol H, pendaisons, fusillades ; et il fut même installé à partir de 1942 une chambre à gaz, transformant ainsi en partie le camp en un camp d'extermination pure. On pouvait y retrouver des hommes politiques et intellectuels qui étaient opposés au régime nazi, ainsi que des prisonniers de guerre soviétiques, des criminels allemands, des Tziganes, des prostituées, des homosexuels, des handicapés, des témoins de Jéhovah et des Juifs. Les commandants de ce camp furent Rudolf Hoess de mai 1940 à novembre 1943, Arthur Liebehenschel de novembre 1943 à mai 1944 et Richard Baer de mai 1944 à janvier 1945.
[...] Autre exemple encore plus surprenant, celui-ci des Juifs. Alors qu'ils étaient déjà les victimes principales des Nazis, ils étaient aussi tyrannisés par leurs propres coreligionnaires Un journal antisémite, le Stümer, avait même fait son apparition dans toutes les casernes et les cantines : Les autres détenus qui n'éprouvaient, au fond, pas le moindre sentiment antisémite, subissaient eux aussi l'influence de ce journal, placardé dans le camp Conséquence, les Juifs selon Hoess devaient soudoyer avec de la nourriture les autres déportés afin de pouvoir obtenir des services et ainsi se faire un minimum respecter. [...]
[...] En effet, on a pu observer que certains déportés (individu seul ou groupe) pouvaient obtenir des privilèges. Tout d'abord, le fait même de faire porter des triangles de couleurs en fonction de la raison de leur emprisonnement et en fonction de leur nationalité montre le besoin d'identification et donc de discrimination de la part des Nazis. Les privilèges sont souvent liés à la catégorie à laquelle appartient le détenu, à ses capacités physiques et intellectuelles : Seuls l'intelligence, l'audace et le manque de scrupule décidaient du succès Parmi les groupes privilégiés, on peut citer les Tsiganes avec lesquels les Allemands avaient pu lier des relations amicales Selon Hoess, ces individus étaient bons, confiants, optimistes et il était difficile pour lui de les faire exécuter. [...]
[...] On peut citer les coups et les insultes : j'ai reçu une dégelée de coups de pieds qui m'ont ouvert la jambe . On dénote deux types de rapport : la relation néfaste et la relation intéressée Tout d'abord, la plupart des liens entre les déportés et les SS sont négatifs, ce qui est cohérent étant donné le contexte. En effet, les déportés étaient menés au camp dans le but d'y travailler donc la principale cause de leur maltraitance était liée à leur lenteur. [...]
[...] On devine l'effet qu'on produit en découvrant les autres femmes méconnaissables, défigurées. Cette humiliation des douches est moins présente chez les hommes. On peut supposer que le fait que leur corps ne change pas beaucoup avec le temps, le malaise de voir celui d'un autre homme nu ne devait pas trop se faire ressentir. La seule gêne que l'on puisse avoir, c'était de ne pas être circoncis, d'ailleurs ce sera pour Steinberg, qui était l'un des rares Juifs à ne pas être circoncis, une grande humiliation. [...]
[...] Le samedi était réservé au rasage de la barbe et des cheveux, là aussi pour prévenir l'apparition. Également le dépistage de la gale le dimanche pour éviter la propagation des maladies. L'Appel était aussi l'un des événements qu'il était interdit de rater : c'est là qu'a lieu le rassemblement, le matin pour former les équipes de travail, le soir pour nous compter Toute dérogation à la règle entrainait des sanctions plus ou moins fortes : on pouvait être battu, torturé et dans le pire des cas tué (surtout le cas de ceux qui tentaient de s'évader), le plus souvent publiquement afin de montrer l'exemple : Lorsqu'on avait fusillé un évadé, le camp entier devait défiler devant son cadavre, pour s'inspirer de son exemple. [...]
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