Lors de notre premier stage de licence au sein de l'association X, nous avons pu mener des entretiens téléphoniques et rencontrer des patients à l'occasion de visites à domicile.
C'est à cette période que la question de l'obsessionnalité dans la schizophrénie s'est posée à nous, suite à un appel qui nous a intrigué et sur lequel nous allons travailler par la suite. Lors de cet appel, Bernard patient diagnostiqué schizophrène, nous dit être « mal » parce qu'il a pris ses médicaments dans le « désordre ». Pendant ce stage, d'autres appels se sont révélés porteurs d'une certaine obsessionnalité, paraissant revêtir une grande importance pour les patients.
N'ayant sur ce sujet qu'une clinique limitée, nous avons fait un autre stage durant l'été 2007 qui nous a permis de rencontrer d'autres patients schizophrènes. Lors de cette expérience, nous n'avions pas le statut de stagiaire psychologue, mais de salarié. Nous avons été employés pour une durée de trois semaines par un organisme qui s'occupe d'organiser des séjours pour des personnes déficitaires. Nous avons donc tenu le poste de responsable de séjour en encadrant un groupe de huit personnes, dont trois schizophrènes (...)
[...] On peut retrouver dans la relation d'objet schizophrénique, les caractéristiques du fonctionnement oral. C'est une fusion qui traduit l'indistinction moi/non-moi dans une relation où le sujet et l'objet ne font qu'un. Parmi les structures psychotiques, la structure schizophrénique se situe dans la position la plus régressive autant au point de vue de l'évolution libidinale que du point de vue du développement du Moi. Freud a très tôt défini la schizophrénie comme névrose narcissique en montrant l'importance de la régression narcissique massive. [...]
[...] 105- GREEN A. (1964), op. cit., p BERGERET J. (1972), Psychologie pathologique, Paris, Masson p EY H. (1960), op. cit., p JEAMMET P. (1985), Eros et folie dans la névrose obsessionnelle in Neuropsychiatrie de l'enfance et de l'adolescence n(33, p GREEN A. (1964), op. cit., p CHABERT C. (1994), op. cit., p FREUD S. [...]
[...] Il paraît alors important de se garder de compromettre l'activité de telles défenses par une attaque de leur système de protection sous le prétexte thérapeutique de réduire des symptômes de type névrotique. Si nous considérons l'obsessionnalité comme une organisation défensive, comme rempart à une plus grande décompensation, le risque serait alors pris de laisser l'envahissement schizophrénique s'amplifier et de laisser une plus grande voie aux manifestations schizophréniques. Cependant, cette obsessionnalité ne se rencontre pas chez tous les patients schizophrènes. Lors de notre expérience avec l'organisme de séjour, nous avons rencontré un autre sujet schizophrène qui ne présentait pas de manifestations obsessionnelles aussi importantes. [...]
[...] Il insiste sur la nécessité de se référer à des structures fondamentales spécifiquement définies. Pour Bergeret, la stabilité des vraies structures implique l'impossibilité de passer d'une structure à une autre puisqu'un moi spécifique s'organise dans un sens ou dans un autre. Les deux structures ne pourront jamais se rencontrer sur une ligne commune d'organisation du moi. Dans la structure névrotique, l'élément immuable revient à l'organisation du moi autour de l'œdipe et de la génitalité ; le conflit se construit entre le moi et les pulsions et le refoulement constitue le mécanisme de défense dominant ; la libido est objectale, la secondarisation des processus de pensée, effective et efficace, permettant la prise en compte de la réalité. [...]
[...] Ce besoin de maîtrise, nous le retrouvons également chez Jean. Il nous a décrit dès le premier jour une série de pratiques qu'il a l'habitude de pratiquer dans sa chambre et qu'il ne peut plus faire. Sa chambre doit être super propre il a peur qu'elle se salisse pendant son absence. Tout doit être parfaitement en ordre et sous contrôle La tonalité obsessionnelle est frappante : l'ordre, la propreté, le contrôle. L'obsessionnalité de Jean semble avoir pour but le contrôle du monde extérieur par le biais du contrôle qu'il exerce sur les objets qui l'entourent. [...]
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