Ce qui nous a frappé, quand nous sommes entrés pour la première fois au sein du service de réanimation médicale au C.H.U. de Grenoble, c'est cette impression d'être dans un autre monde et dans un autre temps. Un monde tellement réel, voire hyper réel, que paradoxalement tout nous paraissait imaginaire et illusion. Cet univers peut laisser place à un impensable, « l'hyperréalisme de l'image empêche de rêver la peur » , car l'hyper réel ne tolère plus la distance, ce jeu d'ombre et de lumière, cette modulation du regard que confère l'espace symbolique. Les repères sont bouleversés, la vie n'a pas toujours l'air de la vie et la mort peut parfois être un trompe l'œil de la vie, comme dans les cas de mort encéphalique. Le service de réanimation nous met profondément en instabilité ; ce qui habituellement nous soutient, nos certitudes, nos représentations, nos illusions…tout y est bouleversé. Nous n'avons au fond trouvé que des questions, car tout est sur un fil comme le funambule l'est sur sa corde, et rien n'est moins sûr et éclairé qu'en réanimation, décider ? Qui décide ? Consentir? Qui consent ? Arrêter ou continuer les soins ? Réanimer ou pas ?... La vie semble se précipiter vers la mort et une foule de blouses blanches s'animer vivement pour tenter de la rattraper
[...] Lacan[226] et à l'ouvrage de S. Lesourd[227], auquel nous nous sommes également référée. Nous aborderons seulement, par souci heuristique, les caractéristiques fondamentales de certains discours en lien avec notre propos. Gardons à l'esprit que le discours quel qu'il soit ne requiert pas un individu en chair et en os. Il est un lien social dans lequel tout sujet peut se trouver impliqué. Le discours de l'Hystérique : un discours qui laisse la science sans Le discours hystérique est le paradigme du discours subjectif, c'est le sujet divisé (de son objet par le langage) qui est en place d'agent. [...]
[...] Langage et symptôme : des maux pour des mots : Nous venons indirectement de l'aborder, notre rapport au langage implique une approche particulière du symptôme. Ce qui fit dire à J. Lacan que le symptôme se résout tout entier dans une analyse du langage, qu'il est lui- même structuré comme un langage, qu'il est langage dont la parole doit être délivrée. Ce dernier est assujetti à la nature du signifiant et aux lois métaphorico-métonymiques. Dans le même mouvement, le symptôme est un phénomène subjectif qui, pour la psychanalyse, constitue non le signe d'une maladie mais l'expression d'un conflit inconscient. [...]
[...] (2002), L'entretien clinique, Paris, Economica, Anthropos [188] Nous reviendrons ultérieurement sur les tenants et les aboutissants de ce modèle fondé sur les énoncés. [189]LAPLANCHE J. et PONTALIS J-B. (1967), Vocabulaire de la psychanalyse, Paris, PUF [190] HILTENBRAND J-P., (2002) L'embarras du transfert, Le journal des psychologues, 196, p.22-25 [191] NOUGE Y. (2002), L'entretien clinique, Paris, Economica, Anthropos [192] VERNIER A. (1998) Lacan, Paris, Les belles lettres [193] Ibid. [194] ASSOUN P-L. (2002), Cet amour nommé transfert : De Freud à Lacan, Le journal des psychologues, n°196, p.35-39 [195] Cette hypothèse est évidemment erronée, car ce sujet-supposé-savoir est une fiction. [...]
[...] G.-R sera informé, quelques mois avant sa greffe rénale, de la nature des organes prélevés sur son fils et le destin de ces organes. Il s'avère qu'un rein a été prélevé sur le fils de M. G.-R. C'est suite à cette information que M. G.-R acceptera d'être greffé. Nous entendrons dans le discours de M. G.-R, ô combien, fantasmatiquement l'organe greffé est investi comme étant celui de son fils. Cet événement s'est accompagné de nombreux remaniements psychiques pour M. G.-R. [...]
[...] S avait une maîtresse, il venait de revenir au domicile conjugal après une séparation de quelques semaines. M. S avait dit à sa femme qu'il avait quitté sa maîtresse pour revenir avec elle en réalisant ses erreurs. Depuis son retour à domicile il avait une attitude très différente de ses dernières semaines, il culpabilisait beaucoup et adoptait une attitude repentie, il était triste, il dira à sa femme, selon les dires de cette dernière ma famille m'a bouffée le cerveau Il va s'avérer que M. [...]
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