La notion de traumatisme se définit au travers de tout un historique et c'est la psychiatrie militaire qui s'est intéressée en premier à cette notion de traumatismes psychiques, provoqués à l'époque par les conflits armés, comme les deux premières guerres mondiales ou encore la guerre du Vietnam. Depuis, de nombreuses études se sont consacrées à cette notion de trauma. Plusieurs auteurs, dont P. Birmes et coll. (1999), ont recherché notamment s'il existait des facteurs de risque au développement d'un syndrome psychotraumatique.
C'est dans ce cadre que s'inscrit cette recherche (De Clerq et Lebigot, 2001). Le traumatisme est un événement violent, brutal et soudain qui se définit par son intensité et son imprévisibilité et au cours duquel les défenses psychiques du sujet sont débordées. Un événement est traumatique s'il entraîne une effraction et un débordement psychique chez le sujet. Le vécu traumatique est en outre subjectif et dépend de nombreux facteurs, dont l'histoire du sujet, sa personnalité, sa réalité interne mais également son vécu infantile.
[...] Elle réalise que cet événement l'a changée. Or tout changement implique une perte. C'est cette perte qu'elle exprime en étant nostalgique. J'ai toujours eu la forme, j'ai toujours eu le sourire Pourtant, j'étais quelqu'un de dynamique, euh, qui n'arrêtait pas de bouger J'étais jamais angoissée, j'avais jamais de souci En ce qui concerne l'élaboration de ces symptômes dépressifs Mme B a beaucoup recours à l'intellectualisation et à l'analyse. Elle généralise cette situation et reconnaît les épreuves par lesquelles elle va devoir passer pour s'en remettre. [...]
[...] C'est l'image de la vitre cassée qu'elle revoit. Cette image la renvoie à son impression qu'elle n'est plus en sécurité. Cette pensée continue de faire effraction dans son psychisme à l'image du projectile qui a brisé la fenêtre de façon soudaine et brutale. Ça me donne une image, euh, la vitre à ce moment-là elle éclate à nouveau Je revois maintenant l'image d'une vitre cassée souvent, et euh je suis pas du tout en sécurité Enfin, Mme B présente des troubles neurovégétatifs. [...]
[...] Parce que là c'était des jeunes, donc euh ils avaient autant peur que nous quoi donc. Et puis ils me prenaient de haut alors ça m'a énervée. Et bon après j'ai dit arrête parce que sinon après ils vont te flinguer On sait pas si c'est une vraie arme ou une fausse. Au 3e coup, je sais pas ce que je ferai. Ils vous cassent de toutes façons, moi je suis cassée, hein. Je vis, hein, je vis, je reprends goût à la vie, on va dire, mais euh c'est vrai que j'ai, je crois que mercredi soir je vais me doper hein (rires) pour aller travailler jeudi. [...]
[...] Ça a changé du tout au tout. Maintenant euh je lui dis tout euh. Et puis depuis les braquages euh lui euh aussi il se comporte autrement, hein. C'est même trop, il m'étouffe là (rires). Avant c'était le sens contraire, mais là il m'étouffe. Dès fois il en parle parce que bon on en parle pas entre nous parce que bon, on essaye de plus trop en parler. Mais lui il a aussi peur que moi que je retravaille jeudi. [...]
[...] Je faisais attention, mais je regardais pas toujours devant moi. Mais c'est le fait peut-être d'être, le contexte du travail, je ne sais pas, qui a fait que, voila. Je vous dis, quand je me suis retrouvé à moitié euh allongé euh sur le trottoir, je, j'ai rien compris, je me suis dit tu travailles dans un quartier difficile, mais qu'est-ce qui t'arrives encore, t'as rien cherché, t'as rien fait donc voila. C'est l'incompréhension, mais voila le problème dans ces quartiers là quand il y a des descentes de police tout ça c'est tout de suite l'OPAC, c'est tout de suite le gardien qu'à, c'est très facile, c'est très facile. [...]
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