Freud, Lacan, Laing, Balint, psychanalyse, antipsychiatrie anglaise, psychiatrie contemporaine, régression, Licence 3 Psychologie
À l'heure où l'apologie du bien-être est devenue une discipline quotidienne à l'instar d'un entraînement sportif. Où il faut, en toutes occasions, être dynamique et performant. Où, dès le saut du lit, il faut enfiler des vêtements qui nous déguisent dans un par-être et porter un masque de bonheur, leurrant les autres, mais surtout nous leurrant nous-mêmes. Ce qui amène à être casé, normalisé, bien intégré, tel le lit de Procuste. Il faut, de ce fait (se) mettre en scène sa réussite, cacher sa différence, se contenir, toujours plus face au regard des autres. Car se montrer vrai avec ses affects est devenu une tare, une dévalorisation et un rejet par ses pairs. La distinction du « normal » et du pathologique doit être une frontière claire, nette et bien précise.
Certaines personnes fuient cette mascarade par choix conscient ou non, en décidant de ralentir, de se laisser aller au plus profond d'eux-mêmes, de toucher le fond comme nous le disons dans le langage courant, car à un moment de leur vie, les pressions et les contraintes imposées (familiales, sociales, culturelles, etc.), un événement quelconque a créé une rupture interne, une effraction du réel, un trop et même un trou. Cela se nomme régression.
Qu'elle soit décidée ou non, sous contrôle de tiers ou non, laisser la personne se désintégrer, mourir métaphoriquement pour renaître à nouveau est un passage vital pour son cheminement personnel.
[...] Toujours, selon Fourcade : « la régression n'est pas un déplacement dans le temps mais un déplacement topique à l'intérieur de l'appareil psychique » (Fourcade p. 296). Il explicite cela en analysant que ce qui est vécu par le patient. Ce sont des émotions actuelles et les représentations conservées dans l'inconscient mais travaillées par l'après-coup, liées à l'événement revécu (Fourcade p. 296). La régression serait dès lors une troisième voie de reconnaissance de l'inconscient au même titre que la remémoration et le transfert. II. Pourquoi un sujet régresse A. [...]
[...] Lorsque cette adaptation devient difficile voire impossible, la personne peut ressentir un blocage dans sa progression, et se retrouve donc incapable de trouver des solutions. Son fonctionnement se fragilise alors et un processus de régression se met en marche, tout en activant des éléments refoulés, fragmentés et dissociés, qui vont in fine accentuer la désorganisation et la désorientation amenant et renforçant un mouvement régressif (Sandor-Buthaud, M p.12 à 14). Balint (1896-1970), psychiatre et psychanalyste d'origine hongroise, quant à lui montre que la régression peut avoir deux buts : il démontre que la régression peut avoir pour but, soit la satisfaction d'un instinct ou d'une pulsion ; soit la recherche de reconnaissance par un objet extérieur. [...]
[...] Cette régression n'étant pourtant que partielle et sélective, elle laisse intacte les structures essentielles de la personnalité » (ibid, p.51-64). Enfin, pour Salman, la dernière des caractéristiques de la régression, c'est qu'il ne s'agit pas d'une maladie. En effet, elle permet un équilibre global, permettant in fine au sujet de sauvegarder sa santé mentale. Elle est selon lui permise pour limiter les frustrations et augmenter les gratifications. La régression est dite syntonique. B. Mécanismes de défense associés à la régression Comme nous avons commencé à l'aborder, la régression est un retour en arrière de la libido, de l'énergie psychique. [...]
[...] En effet, selon Joseph Berke facteurs thérapeutiques sont en jeu pour permettre une régression favorable au sujet : le premier est celui de la conscience de celui qui s'engage dans celle-ci, la régression doit s'organiser avec « l'espoir d'émerger plus fort » ; le deuxième facteur de la régression est la nature de la régression, elle doit être menée avant tout pour soi, et non dans un but punitif. Joseph Berke explique que le cas échéant, la régression recherchée sera négative et non thérapeutique. [...]
[...] Cependant, les deux cas ont bien sûr mis en évidence les risques et les limites de la régression, notamment lorsqu'elle est mal gérée ou mal interprétée. La dernière partie a permis de poser la question des limites à la désorganisation psychique de l'individu. Nous l'avons vu la désorganisation psychique est essentielle car c'est elle qui laisse la place à une poussée intérieure du soi. Pourtant, il est essentiel de respecter un cadre thérapeutique clair et pensé, dans son organisation, dans son intention, et dans l'espace laissé au patient. [...]
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