La pulsion d'agressivité chez le jeune délinquant

Résumé du document

Mémoire sur l'agressivité des jeunes délinquants : Comment décrire les comportements violents et agressifs des jeunes en difficulté ? A travers les notions de pulsions, de blessures narcissiques et d'estime de soi, ce document émet l'hypothèse que les conduites agressives ont pour base une immaturité psychique.

Extraits

[...] Il aurait, de la sorte, développé des compétences sociales lui permettant de gérer l'agressivité d'autres personnes dans des situations de conflit. Nous avons aussi relevé chez ce sujet un mécanisme de défense qui participe, dans ce cas, à son adaptation, la projection. En effet, d'une part le sujet projette une partie de l'agressivité qu'il a en lui sur les armes, qu'il déteste, et d'autre part le sujet est capable de se projeter dans des situations, se mettant à la place d'autres personnes, faisant preuve ainsi d'empathie. [...]

[...] Par la projection, le sujet rejette hors du soi le mauvais. La projection, à la différence de l'introjection, est une opération essentiellement imaginaire. D'après l'école psychanalytique anglaise, ce sont les mécanismes de l'introjection et de la projection qui engendrent le moi et sont responsables de la différenciation de celui-ci avec le dehors. Pour A.Freud, ces mécanismes dépendent de la différenciation du moi avec le monde extérieur. L'introjection et la projection apparaîtraient à une époque qui suit la différenciation du moi avec le monde extérieur. [...]

[...] Nous nous sommes alors demandé par quels mécanismes psychiques nous pourrions expliquer les conduites agressives des délinquants. La dimension qui nous intéresse ici ne concerne pas le contexte économique, social ou culturel qui a amené le sujet à commettre des actes délictueux, mais concerne bel et bien sa conduite, à savoir ce qui va mener le sujet au passage à l'acte agressif. Nous nous intéresserons à ses représentations, à la façon dont il appréhende son environnement, aux mécanismes qui vont le conduire au passage à l'acte agressif. [...]

[...] C'est ainsi que le délinquant va être socialement inadapté. Autrement dit, tandis que chez le tout venant le lien entre la libido et l'agressivité demeure imbriqué lors de la constitution du sujet, favorisant ainsi son adaptation sociale, ce lien reste insuffisant chez le délinquant, provoquant son inadaptation sociale. Ainsi pouvons-nous dire que cette préorganisation antisociale est (en partie) issue de la déliaison entre le processus libidinal et l'agressivité. Cette pré-organisation va être également la conséquence de la prédominance du processus en présence. [...]

[...] Le processus secondaire prédominerait donc chez Mehdi. Alors que nous pouvons déduire chez Této la présence d'un narcissisme pathologique, au travers de ses réactions excessives lorsqu'on l'insulte ou qu'on l'énerve, Mehdi ne montrerait aucun signe apparent de pathologie ou de blessures narcissiques. Cet état de fait est confirmé par la qualité des relations que Mehdi entretien avec ses paires. En ce qui concerne le sur-moi, il semblerait que celui de Této soit défaillant, car ce dernier porte peu de respect aux normes sociales et aux lois, prétextant qu'il y en aurait trop, commettant souvent des délits et des actes de désobéissance. [...]