Notre recherche est basée sur un modèle intégratif, le modèle vulnérabilité-stress tel qu'il est présenté par Lalonde, où des perturbations biologiques interagissent avec des facteurs psychosociaux. Ces perturbations toucheraient particulièrement le cortex préfrontal (hypofrontalité) et le système limbique dans leur interaction. Ce modèle est sous-tendu par un faisceau d'hypothèses qui semblent faire désormais, pour la plupart, l'objet d'un large consensus dans le champ de l'étude de la schizophrénie et sont étayées par de nombreux travaux. Ce modèle est intéressant puisqu'il intègre dans un ensemble cohérent différents modèles dont des modèles cognitifs. Nous tenterons de vérifier certaines hypothèses de ces modèles, tel que le lien entre importances des symptômes négatifs et gravité de l'hypofrontalité, par le biais d'explications cognitives, utilisées dans le champ de la neuropsychologie cognitive.
Cependant l'objectif de notre étude ne se limite pas à cela, il consiste également à montrer l'impact de l'hypofrontalité dans les stratégies d'ajustements du patient schizophrène et sur ses capacités à élaborer des buts de vie. En effet nous pensons que la gravité de l'hypofrontalité est corrélée à un profil d'utilisation de stratégies d'ajustements à la maladie (et à ses symptômes) spécifique. Les stratégies d'adaptations utilisées dans ces conditions pourraient s'avérer inefficaces et ainsi entraîner une aggravation des symptômes.
Quant aux buts de vie, nous supposons que leur élaboration sera défaillante par rapport à des individus témoins, et que l'importance de ce déficit sera corrélée à l'importance de l'hypofrontalité du fait de l'implication des lobes préfrontaux dans l'anticipation, la planification, la motivation, et dans l'adaptation au contexte ; ce dernier point pourrait entraîner des buts de vie "irréalistes" ne tenant pas compte de la situation objective du malade (...)
[...] Relation avec un trouble envahissant du développement : En cas d'antécédents de trouble autistique ou d'un autre trouble envahissant du développement, le diagnostic additionnel de Schizophrénie n'est fait que si les idées délirantes ou des hallucinations prononcées sont également présentes pendant au moins un mois ( ou moins quand elles répondent favorablement au traitement). Classification de l'évolution longitudinale (ne peut s'appliquer que si au moins une année s'est écoulée depuis la survenue initiale des symptômes de la phase active) : Épisodes avec symptômes résiduels entre les épisodes (les épisodes sont définis par la ré-émergence de symptômes psychotiques manifestes) ; spécifier également si nécessaire ; avec symptômes négatifs au premier plan. Épisodes sans symptômes résiduels entre les épisodes. [...]
[...] Quelques auteurs ont étudié des personnes souffrant de symptômes psychotiques (FALLOON et TALBOT ; COHEN et BERK ; BRENNER et al ; TARRIER ; CARR, 1988). En 1992, Van DER BOSCH, Van ASMA, ROMBOUTS et LOUWERENS, ont étudié le lien existant entre les différents styles de coping et le dysfonctionnement cognitif dans la schizophrénie. Ils ont montré que les patients n'utilisaient pas de stratégie de coping efficace comme le coping centré sur le problème. Par contre, ils adoptent des réactions dépressives comme la préoccupation et l'anxiété, beaucoup moins efficaces. [...]
[...] Pour Schneider, les symptômes de premier rang permettent de distinguer l'expérience vécue schizophrénique d'autres expériences vécues anormales. Ils sont capitaux surtout pour effectuer le diagnostic différentiel avec la cyclothymie, mais servent aussi à distinguer la schizophrénie d'autres pathologies non-psychotiques. Dans le chapitre VI de la quatrième édition de son ouvrage, Kurt Schneider énumère les symptômes de premier rang : " . publication de la pensée, audition de voix sous forme de propos et de réplique, audition de voix qui accompagnent de remarques les agissements du malade, expériences corporelles d'influence, vol de la pensée et autres influences de la pensée, diffusion de la pensée, perception délirante, ainsi que ce qui est fait et influencé par d'autres dans le domaine des sentiments, des tendances (pulsions) et de la volonté. [...]
[...] Notre premier chapitre est consacré à l'histoire et l'évolution du concept de la schizophrénie. Le second chapitre traite des causes étiologiques actuelles, particulièrement de l'hypothèse de l'hypofrontalité intégré dans différents modèles, dont le modèle neuro-développemental. Le troisième chapitre sera consacré au cortex préfrontal et aux fonctions exécutives ce qui nous permettra de mieux cerner les différents troubles potentiellement associés à l'hypofrontalité ; nous établirons le lien direct avec la schizophrénie en exposant les théories actuelles sur le rôle de l'hypofrontalité. [...]
[...] montrent au scanner l'élargissement ventriculaire chez les patients schizophrènes. Ils décrivent une augmentation de volume du 3e ventricule et du ventricule latéral allant jusqu'à présent chez des patients, dès le début des symptômes. En résonance magnétique nucléaire on montrera également la présence d'une dilatation ventriculaire mais aussi d'autres anomalies, dont une diminution de volume des lobes temporaux et du complexe amygdalo- hippocampique. Des modifications corticales diffuses seront également mises en évidence telles que qu'une diminution globale de matière grise avec augmentation du volume liquidien sans modification de substance blanche. [...]
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