Mes expériences quotidiennes auprès de sujets fumeurs ont abouti aux questionnements présents dans cette étude relatifs à la relation qu'un sujet fumeur peut entretenir avec sa cigarette. Elle vise à comprendre ce que ces personnes recherchent dans cette consommation, quels sont les mécanismes sous-jacents qui entraînent les fumeurs dans le cercle vicieux de la dépendance psychique.
L'objectif de ce travail est de montrer la conflictualité psychique du sujet fumeur face à sa consommation. Comment les sujets adultes, fumeurs depuis plusieurs années, parlent-ils de leur consommation actuelle de tabac ? Et quelles sont aujourd'hui les motivations qui les poussent à continuer de fumer ?
C'est dans un contexte de préoccupation générale vis-à-vis du tabagisme que j'ai mené mon étude. Je me suis axée sur le vécu subjectif du fumeur à l'égard de la cigarette, afin d'appréhender le problème d'une façon nouvelle. Cette étude menée à travers des entretiens individuels montre que, si l'impression de plaisir est toujours présente et souvent revendiquée, la prise de conscience de la souffrance est, quant à elle, généralement déniée (...)
[...] Le tabagisme, Paris, Privat. P.45. Page 18 Lorsque l'on interroge les fumeurs sur ce qui les incite à consommer du tabac, plusieurs motifs sont régulièrement cités : D'abord, comme nous venons de le dire, les sujets fumeurs mettent en avant la notion de plaisir pour justifier leur consommation. Ils parlent du plaisir des gestes à accomplir, du rituel, de la fumée qu'ils regardent, du briquet avec lequel ils jouent, du plaisir oral lors du contact de la cigarette avec les lèvres, mais aussi du goût agréable du tabac. [...]
[...] Lesourne a relié la conduite du fumeur à des conduites masochistes, plus particulièrement à un masochisme moral, avec des connotations suicidaires dans la conduite. Fumer serait une sorte de jeu avec la mort mais d'une nature plutôt infantile. Il y aurait une dévaluation de l'image de soi. La phase anale est une période où la structuration du temps et de l'espace est possible, la cigarette représente aussi un objet qui ponctue le temps. Les fumeurs parlent souvent de la cigarette du matin la cigarette d'après déjeuner la cigarette avec le café etc. [...]
[...] Il considère que sa consommation a été progressive tout au long de sa vie. A l'époque de l'armée, il fumait un demi-paquet de cigarettes. Aujourd'hui, il roule ses cigarettes et pense que sa consommation équivaut à 1 paquet-1 paquet et demi par jour. Monsieur Noé a également connu de gros problèmes d'alcool qui ont failli lui faire perdre son travail, il y a environ 10 ans. Depuis, il a été sevré et ne touche plus une goutte d'alcool depuis plusieurs années. [...]
[...] Que sais-je ? Paris. PUF. LESOURNE, O. (1984) Le grand fumeur et sa passion. Paris. PUF MCDOUGALL, J. (1989). Théâtre du corps. Paris, Gallimard. Page 67 MICHEL, G. [...]
[...] Or, en règle générale, les personnes que j'ai rencontré se sont restreint à parler de leur consommation et j'ai eu la sensation de ne pas pouvoir retirer beaucoup d'éléments cliniques à partir e ce qui avait été dit. Avec le recul, il me semble qu'il aurait fallu plusieurs entretiens avant de pouvoir réellement aborder avec le sujet son histoire. Un entretien d'une heure n'a permis d'évoquer que des propos assez superficiels, défensifs, et ne portant la plupart du temps que sur la consommation actuelle. [...]
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