Le profilage criminel dans les enquêtes judiciaires

Résumé du document

La criminologie est l'une des premières sciences résolument et délibérément multidisciplinaire. Née officiellement à peu près en même temps que la sociologie (criminelle) c'est à dire courant 19ème s., elle s'est enrichie des apports de la médecine, de la psychologie, du droit et de la pénologie avant de se développer en direction d'autres disciplines telles que la biologie et la psychologie sociale (en référence à la définition de Serge Moscovici ). Le mot « criminologie » vient du mot latin crimen, crime et du mot grec logos, discours.
A l'origine, dans la deuxième moitié du 19ème s., la criminologie est d'abord un discours sur le crime et la criminalité, ce qui en fait un des premiers champs d'étude de la sociologie. D'une part, des juristes criminalistes s'intéressent au sort que l'on doit réserver aux délinquants (Beccaria ), d'autre part des médecins cherchent à comprendre et à traiter l'esprit criminel (Pinel ). Très rapidement, la criminologie s'est développée dans la direction de la compréhension du criminel (Lombroso , Ferri , Lacassagne ) et plus tard celle de sa victime.
C'est ainsi que depuis la fin du 19ème s., on peut dire que la criminologie au sens large est la science dont l'objet polymorphe est constitué par tout ce qui touche le phénomène criminel, soit aux premiers chefs le crime, la criminalité, le criminel et sa victime, mais aussi par extension la prévention du crime, la réaction sociale face au crime, la place des victimes dans le processus criminel, les instances de lutte contre le crime, le contrôle de la déviance, l'étude de la violence physique ou morale, etc. A la fin du 20ème s., on a vu croître la tendance au développement de disciplines spécialisées telles que la victimologie, les sciences policières telles que la police scientifique, la génétique criminelle, le profilage criminel, sujet qui nous intéresse ici.
Le profilage est une compétence d'expertise judiciaire multidisciplinaire qui se nourrit du développement d'autres domaines.
Le profilage criminel est une sous-catégorie des techniques d'enquêtes criminelles. Le processus d'inférence des caractéristiques d'individus responsables d'actes criminels est généralement rapporté à la notion de profilage criminel.
Le profilage criminel « moderne » s'appuie sur la criminologie ; la croyance dans l'efficacité de cette technique est en effet sous-tendue par un certain nombre d'hypothèses criminologiques plus ou moins implicites. Le profilage s'appuie également sur la psychologie et la psychiatrie, la criminalistique et toute autre science qui peut s'avérer nécessaire au moment de l'enquête, soit l'anthropologie, la sociologie, la géographie, etc.

Extraits

[...] Celui-ci n'analyse que les crimes, homicides, viols, etc. Le profilage ne fournit pas l'identité du criminel, mais restreint le champ d'investigation et souvent découvre une piste. Parallèlement à la création de ce centre de recherche sur l'analyse criminelle, des logiciels informatiques[25] permettant d'établir une typographie des criminels voient peu à peu le jour dans de nombreux pays. Section II : Moyens Pour mieux traquer les tueurs en série, des logiciels tels que le ViCAP sont utilisés par les policiers. Ce sont des systèmes de mise en relation, terme utilisé afin de décrire un système informatisé de collections de données à propos de crimes. [...]

[...] Il s'oppose aux châtiments corporels et aux supplices, non seulement parce qu'ils sont cruels, mais aussi parce qu'ils sont inutiles sur le plan de la prévention. La peine la plus efficace est la plus spectaculaire et la moins cruelle. La peine d'emprisonnement peut remplir ces conditions. Philippe Pinel (1745-1826) est un aliéniste français qui écrivit un traité en 1809 pour l'humanisation du traitement des aliénés. Cesare Lombroso (1835-1909), médecin militaire, dont l'ouvrage l'Uomo delinquente paru en 1876 sous le titre L'homme criminel constituerait, en quelque sorte, l'acte de naissance de la criminologie. [...]

[...] Titre II Chapitre I Section IV : l'approche de profilage géographique Hypnose : Méthode thérapeutique qui, par induction d'un état de sommeil incomplet obtenu par suggestion directe, permet la libération d'affects contenus après un traumatisme psychologique ou une situation conflictuelle. Le polygraphe ou détecteur de mensonge est constitué par un ensemble d'appareils qui mesurent simultanément les variations de l'intensité de certaines réponses viscérales pendant qu'on questionne le sujet. On pose ici comme postulat que le fait de mentir entraîne une réaction émotive et, par conséquent, une réaction physiologique caractéristique. Le polygraphe enregistre en général les vibrations des rythmes cardiaques et la respiration ainsi que la sudation palmaire (ou la réponse psychogalvanique). [...]

[...] Cet anglicisme barbare désigne à la fois les sciences légales et la criminalistique. Elle permet grâce à des échantillons prélevés sur une scène de crime, un corps ou suspect, de dresser un profil génétique. En comparant avec succès le profil d'un suspect avec celui dressé grâce à du sperme trouvé sur un corps, par exemple, on peut prouver que ce suspect est responsable du viol de la victime, voire plus. L'objectif de l'art forensique est de présenter une information visuelle qui aide à l'identification, l'appréhension ou la condamnation d'un criminel, ou qui permette d'identifier une personne décédée dont on ignore l'identité. [...]

[...] Au Canada, dans une perspective analogue, a été créée l'association internationale d'analyse d'investigation criminelle, l'ICIAF, qui regroupe les profileurs (ou analystes comportementaux) de la police canadienne. Formée initialement au FBI, l'ICIAF est devenue un corps professionnel indépendant et propose un programme d'études de deux ans en profilage criminel pour des policiers chevronnés. Suivant le modèle FBI/ICIAF, la section des services spéciaux et des sciences du comportement de la police provinciale d'Ontario ont aujourd'hui compétence nationale. Cette section utilise notamment le système de centralisation de données ViCLAS[61]. [...]