Perception et effet placebo dans le sport - L'effet placebo entraîne-t-il une modification de la perception du sujet ?

Thèmes abordés

Effet placebo, sport, perception du sujet, réaction physiologique, conditionnement, processus cognitifs, circuit de la récompense, étude statistique, boisson énergisante, questionnaire, effet nocicebo

Résumé du document

Le mot placebo vient du latin placere qui signifie "je plairai". L'effet placebo n'est pas lié à l'action de la substance, mais par le contexte de la consommation et la signification qui en découle. De ce fait, c'est une répercussion conforme à l'attente du sujet envers quelque chose, mais qui n'est pas dû au produit ou l'acte effectué. Le psychiatre Patrick Lemoine nous en donne une définition complète : l'effet placebo est "l'effet thérapeutique obtenu par l'administration de comprimés, de liquides, d'injections et toutes procédures qui n'ont pas d'effet spécifique sur la maladie à traiter" (Lemoine, 1996). Ce dernier a alors des incidences à la fois biologiques et comportementales ce qui témoigne de "l'expression inévitable des facteurs psychologiques" (Coraze, 2015).
Ainsi, avec l'effet placebo, la perception peut être modifiée en raison d'un certain conditionnement offert par une attente et lié au contexte, mais aussi par une certaine envie personnelle du sujet impliquant le circuit de la récompense.
C'est de cette manière que nous sommes venues à nous demander : L'effet placebo entraîne-t-il une modification de la perception du sujet ?

Extraits

[...] Cependant nous nous intéressons dans cette étude d'avantage à la dopamine, hormone du plaisir. Les techniques d'imagerie en neuro-anatomie ont notamment démontré une : La libération de dopamine dans le cortex cingulaire antérieur associée à l'attente d'une récompense dans une tâche a été associée à la libération de dopamine dans la même région avec l'analgésie placebo (Scott et al., 2007) . Cette région cérébrale activée lors d'un effet placebo a un rôle dans les fonctions autonomes comme la régulation du rythme cardiaque ou pour des fonctions cognitives comme l'anticipation de récompense, la prise de décision et l'émotion. [...]

[...] Nous pouvons alors le relier avec la préparation du sujet à la condition expérimentale, relevant d'un certain conditionnement. En effet, avant toute course, nous évoquions le fait que nous cherchions une différence de perception et nous vantions les mérites d'une boisson énergisante. Ainsi, inconsciemment, le sujet était préparé à ressentir une différence. Selon Hampson, la perception de l'effort est un système d'anticipation régulant son action par les feedbacks afférents" (Hamson et al., 2001). Ceci permet au sujet d'intégrer ce qu'on lui a dit dans un concept de croyance et d'attente impliquant le circuit de la récompense. [...]

[...] Cette variable indépendante a deux modalités : consommée et non consommée. En effet, dans un premier temps, les sujets couraient sans avoir bu la boisson, puis couraient après l'avoir consommée. Il s'agit donc d'une variable intra-groupe. De plus, nous qualifions cette variable de provoquée, car les variations sont sous notre contrôle. Notre variable dépendante est le temps mis pour parcourir 100 mètres, calculé en secondes. Nous avons également contrôlé certaines variables pour ne pas qu'elles interfèrent avec notre étude. Ainsi, nous avons fait courir des personnes à jeun pour ne pas qu'elles aient déjà eu un petit déjeuner et donc des sucres en tout genre dans le sang et que tout le monde soit dans les mêmes conditions. [...]

[...] J'ai lu et compris les renseignements ci-dessus et j'accepte de plein gré de participer à cette recherche. Fait à : Le : Annexe 3 : Texte explicatif des bienfaits d'une boisson énergisante Les bienfaits de l'alimentation dans le sport : Les bienfaits d'une boisson énergisante :  Lorsque l'on fait du sport après avoir consommé des glucides, les sucres présents en excès dans le sang ne sont pas stockés, mais sont consommés par les des muscles afin de produire de l'énergie. [...]

[...] Cette consigne était répétée plusieurs fois, représentant un conditionnement. Les résultats ont montré que la vitesse de la main était plus élevée de 60% pour le groupe appelé prédéfini comme "bon" que pour le groupe "mauvais". Ainsi, nous voyons que nos performances peuvent être soumises à un effet placebo induit par la verbalisation et préparation préalable des sujets. Nous venons d'aborder le fait que nos performances peuvent être soumises à un effet placebo engendré par la verbalisation et selon un certain conditionnement. [...]