Le psychopathe se caractérise par un passage à l'acte, souvent très violent ; mais d'aucun ne s'intéresse aux raisons de ce passage à l'acte. Après tout, ce voisin n'a peut-être pas tort pour la notion de malade mental. Pour ce qui est du plaisir, toute la question reste encore à élucider. Même aujourd'hui, les infirmières et psychiatres n'arrivent pas vraiment à définir le psychopathe comme malade, car il a eu affaire avec la justice, sa place étant donc en prison. Une infirmière m'a dit récemment qu'il n'y avait plus de psychopathe dans les hôpitaux psychiatriques, qu'on les « foutait dehors ». La réalité se trouve être autre, il y a encore des psychopathes dans les unités de soins, seulement, ils savent qu'ils risquent de se confronter à la prison et d'être privés de leur liberté si chèrement acquise dans les services ; ils savent qu'en psychiatrie, ils pourront sortir rapidement, contrairement à la prison, alors ils se font discret ou, selon une autre infirmière, passer pour fou (...)
[...] Le passage à l'acte dans la psychopathie Commençons par citer Freud, dans Inhibition, Symptôme, Angoisse. On peut y lire page 7 : Le symptôme serait un indice et un substitut d'une satisfaction pulsionnelle qui n'a pas eu lieu, un succès du processus de refoulement. Si nous nous référons à cette phrase, nous pouvons nous demander si le passage à l'acte peut être considérer comme un symptôme ? Plus loin il écrit encore : Le Moi parvient par le refoulement à ce que la représentation, qui était porteuse de la motion désagréable, soit tenue à l'écart du devenir- conscient. [...]
[...] De plus, nous pouvons noter, grâce aux deux cas que nous avons présentés, que le psychopathe fait peut égard de son corps propre, tout comme de celui de ses victimes ; ne retrouvons-nous pas alors dans la psychopathie une pathologie du narcissisme ? De même que l'autre étant le porteur de la menace de castration, n'y aurait-il pas des aspects paranoïdes dans la structure psychopathique ? Le cas de cette jeune femme nous permet également d'amener la question de la psychopathie chez les sujets de sexe féminin ; sommes-nous en présence des mêmes processus pour la femme que pour l'homme dans la psychopathie ? Y a-t-il autant de sujet psychopathe homme que femme ? [...]
[...] Lacan définit la castration comme étant une opération symbolique qui détermine une structure subjective : celui qui est passé par la castration n'est pas complexé, il est au contraire normé en vue de l'acte sexuel. Cependant, il souligne là une forte contradiction : pourquoi l'Homme doit- il d'abord être castré pour pouvoir parvenir à la maturité génitale ? Et il cherche à l'éclairer à l'aide des trois catégories du réel, de l'imaginaire et du symbolique. La castration est le manque symbolique d'un objet imaginaire. [...]
[...] Freud emploie le terme agieren comme d'un passage à l'acte, qu'il utilise pour la première fois en 1905, lors de l'analyse de Dora, puis le définit en 1914 dans Remémoration, Répétition et Perlaboration comme étant une mise en action de quelque chose que le patient a oublié et réprimé, mais qu'il reproduit, sans savoir qu'il s'agit alors d'une répétition. Lacan, quant à lui, préfère distinguer l'acting-out du passage à l'acte. Pour lui : Ce laisser tomber est le corrélat essentiel du passage à l'acte. [...]
[...] Le passage à l'acte ne s'effectue que si le sujet se sent menacé dans son intégrité physique ou psychique. Nous pouvons considérer, aux vues des caractéristiques de la psychopathie, que ce qui menacé, pour le psychopathe, est son intégrité psychique, plutôt que physique. Ce qui est menacé, c'est son sentiment de toute-puissance. Toute-puissance et fragilité des limites du moi La toute-puissance est l'une des caractéristiques que l'on rencontre chez tous les sujets psychopathes. En effet, ceux-ci se considèrent comme étant bien au-dessus des personnes faisant partie de leur entourage. [...]
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