Mémoire de maîtrise, réflexion sur la perte précoce d'un enfant. Etude comparative entre des femmes ayant perdu 1 enfant par MFIU et par MSN. La recherche s'est focalisée sur l'enfant qui suivait la perte d'un enfant chez une femme, et comprendre quelle place il lui était possible de prendre physiquement dans la famille et psychiquement chez la mère. L'enfant suivant est-il toujours considéré comme le remplaçant de l'enfant décédé ? Est-ce que le fait d'avoir ou non connu l'enfant précédemment, avant sa mort , entraîne des différences sur le travail de deuil, et sur la place accordée à chacun des enfants ? Beaucoup de questionnements ont emmergé au cours de cette recherche...
[...] Ça sera un sujet classé. maintenant ça s'est quand même un peu apaisé, tout en étant encore assez présent quoi La pulsion de vie est ici à entendre, et à travers certains propos, tels que : il me fallait vite un autre enfant pour me raccrocher à la vie qui souligne ici un besoin de renaissance et de réparation narcissique. D'autre part, à l'annonce de la mort in utero de son enfant, Mme M. est demandeuse, tel un coup de baguette magique réparateur qu'on lui enlève le bébé et par là, la douleur : j'ai eu beaucoup de chance par rapport aux autres mamans, on m'a déclanché l'accouchement tout de suite après l'annonce. [...]
[...] La mort de l'autre est insupportable parce qu'elle donne à entrevoir notre propre mortalité. Mais lorsqu'il s'agit d'un enfant, quelque chose dans l'ordre naturel semble ne pas avoir été respecté. Les parents se retrouvent complètement anéantis. Selon la classification de l'INED (cf. annexe p.67), la mort fœto- infantile correspond aux enfants décédés à moins d'un an ou nés sans vie (ou mort-nés). L. Rogiers parle de parents désenfantés pour caractériser les parents confrontés à ces pertes et à leur solitude. [...]
[...] Deuxième hypothèse L'enfant qui suit le décès d'un aîné, est source d'angoisse chez les mères. Je suppose, que cette angoisse est liée à la culpabilité d'avoir été mauvaise mère ; ce qui je pense va pousser ces mères à adopter des comportements particuliers dans une volonté de réparation narcissique maternelle, et de leur fonction maternelle. Il s'agira ici, de mettre en avant l'investissement particulier de ces mères à leur enfant, et l'investissement de leur rôle maternel. Ces gestes maternels risquent d'être perturbés et aller dans le sens, le plus souvent, d'une surprotection, d'incessantes vérifications, de réponses hâtives aux cris du bébé, de respect anxieux des conseils donnés en maternité C'est ce que je m'attacherai à montrer à travers cette étude, dans l'optique de prouver qu'un lien existe entre surprotection anxieuse et réparation narcissique chez ces mères. [...]
[...] Car, à défaut de posséder cet organe manquant, la petite fille va rêver d'avoir un enfant du père. Ainsi, l'enfant représentera le substitut du pénis, ou tout au moins, la sublimation du désir : la fille [ ] glisse le long d'une équation symbolique : du pénis à l'enfant»[12]. C'est ce mouvement qui permettrait chez la petite fille, son entrée dans l'œdipe ainsi que sa rencontre avec l'amour d'objet hétérosexuel ; et par conséquent, dans la continuité il aboutirait au développement de la fille vers la féminité. [...]
[...] Ces différents éléments permettent de confirmer ma deuxième hypothèse. La culpabilité maternelle du sentiment de ne pas avoir su garder leur enfant en vie, entraîne chez ces mères un désir sous jacent de réparation à travers une nouvelle grossesse caractérisée par une angoisse, qui perdure dans l'interrelation avec l'enfant subséquent. L'anxiété manifeste donc à la fois, la crainte d'une répétition du traumatisme et la volonté d'atteindre le statut de mère idéale en guise de réparation narcissique, et de sublimation quant au vide laissé par l'enfant précédent. [...]
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