Selon Steele (1997), les stéréotypes négatifs peuvent dans certains contextes évaluatifs détériorer la performance des personnes qui en sont la cible, c'est ce qu'on appelle la menace du stéréotype.
Via ce concept, notre objectif est d'étudier les difficultés que peuvent rencontrer les travailleurs handicapés, souvent victimes de stéréotypes, à trouver un emploi.
Au travers d'une recherche expérimentale, nous comparons les résultats obtenus à un test de raisonnement généralement utilisé en recrutement, selon que les sujets se sentent menacés ou pas par un stéréotype négatif. Les résultats montrent que les personnes en situation de handicap se sentant menacées obtiennent des résultats inférieurs aux sujets non-menacés (...)
[...] L'introduction de la question sur l'origine ethnique sert à éveiller la menace du stéréotype en conduisant les sujets à penser que si une question est posée relativement à l'origine du répondant, c'est que cette origine revêt une importance ; ce raisonnement doit donc conduire à mobiliser le stéréotype. Les auteurs supposent une moindre performance des sujets noirs dans la condition éveil que dans l'autre, ce que confirment les résultats Troisième expérimentation Pour vérifier que ces résultats sont bien dus à l'activation du stéréotype, Steele et Aronson élaborent une troisième expérience. [...]
[...] Par contre, dans un service de comptabilité, les employés travaillent plutôt seuls et les contacts éventuels avec les collègues ou la clientèle se limitent généralement à des messages téléphoniques ou électroniques. Cette situation est perçue comme plus compatible avec le handicap. Les résultats font apparaître des écarts importants entre cibles valides et cibles handicapées en fonction du poste. Les exigences sont plus élevées à l'égard des travailleurs handicapés qu'à l'égard des valides pour un poste de vendeur, impliquant de nombreuses relations sociales. Cela signifie qu'en moyenne, les personnes handicapées sont perçues comme témoignant de capacités inférieures pour être vendeur que les valides. Une deuxième interprétation est possible. [...]
[...] De ce point de vue, les personnes en situation de handicap sont particulièrement défavorisées en matière d'emploi (Filpa et al., 2000), et ce malgré les différents dispositifs législatifs et politiques. Selon une étude de l'INSEE (Edition 2004 2005), le taux de chômage des travailleurs handicapés s'élève à contre en moyenne pour l'ensemble de la population en âge de travailler (15-64 ans). Lorsque nous interrogeons les employeurs sur les raisons de leurs réticences à embaucher des travailleurs handicapés, ils évoquent généralement la crainte d'une productivité moindre. Nous pouvons donc supposer que les travailleurs handicapés sont victimes, par définition, de stéréotypes. [...]
[...] Notre principal intérêt était de démontrer l'influence de la condition expérimentale sur le nombre de fautes commises par les sujets, nous ne cherchions pas à savoir si le sexe ou l'âge pouvaient influencer le nombre de fautes. Cependant, pour être certain qu'il n'y ait aucune influence nous avons effectué une ANOVA en incluant les facteurs SEXE et AGE en tant que covariables. [...]
[...] Par la suite, Louvet, Rohmer et Salhani (2003) ont eu pour objectif de mesurer la perception de l'adéquation entre le handicap et certains types de postes. Leur hypothèse était donc que les percevants auront un jugement positif des travailleurs handicapés uniquement lorsque le poste à pourvoir correspond aux attentes relatives à l'adéquation entre handicap et travail Pour ce faire, elles ont analysé les exigences exprimées par les recruteurs pour des travailleurs handicapés comparativement aux travailleurs valides. La première expérimentation a consisté à comparer les exigences à l'égard des travailleurs handicapés ou valides selon que l'on recrute un vendeur ou un aide-comptable. [...]
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