Longtemps assimilé à un type de chorée, en raison du symptôme prédominant de la pathologie, à savoir l'incoordination motrice, le syndrome de Gilles de la Tourette est désormais, et ce depuis 1885, considéré comme une entité nosographique à part entière.
C'est au Docteur George Gilles de la Tourette, élève de Charcot à la Salpêtrière et neurologue, que revient cette reconnaissance de la maladie des tics, après une observation de neuf patients présentant les trois symptômes suivants : une incoordination motrice, se manifestant par des agitations soudaines de parties du corps (les tics), une écholalie, ainsi qu'une coprolalie.
Cependant, à cette époque, les travaux du Docteur Gilles de la Tourette ne rencontrèrent pas un grand enthousiasme auprès des pairs du neurologue aujourd'hui célèbre. Plusieurs cas ont été identifiés au cours du XIXème siècle, mais chaque médecin y allait alors de son bon gré pour catégoriser la pathologie.
Avec l'influence décroissante des travaux de l'école de Charcot autour du début du XXème siècle et l'essor de la psychanalyse, le syndrome de Gilles de la Tourette disparaît du champ de la neurologie et de la psychiatrie pour plus d'un demi-siècle, n'étant même pas évoqué dans les deux premières éditions du DSM, et souffrant d'une quasi ignorance dans les autres ouvrages servant de référence en la matière, puisque le syndrome n'est qu'à peine évoqué à quelques reprises dans les catégories "Tics' ou "Mouvements anormaux" de ces derniers (...)
[...] Le point de vue de la neuropsychiatrie. La quasi-‐unanimité du corps médical s'accorde aujourd'hui pour donner au syndrome de Gilles de la Tourette une origine dans un dysfonctionnement positif du système dopaminergique, impliqué dans la régulation de l'activité motricité, et un dysfonctionnement négatif du système sérotoninergique qui occupe une fonction inhibitrice, responsable dans la régulation de l'humeur, de l‘agressivité et de l‘impulsivité. Il apparait néanmoins évident que les dysfonctionnement conjoints de ces deux systèmes entrent dans un mécanisme concurrent de régulation de l'activité motrice au niveau des aires corticales et sous-‐corticales. [...]
[...] Approches thérapeutiques focales. Des approches ciblent plus précisément le tic lui-‐même plutôt que le cadre global dans lequel le symptôme s'inscrit. Il s'agit de méthodes psychologiques nécessitant de lourds efforts pour leur mise en place, mais qui ont prouvé leur efficacité sur le long terme Thérapies comportementales et cognitives. Les thérapies comportementales et cognitives (TCC) connaissent un spectaculaire essor depuis quelques années, notamment dans le traitement de la maladie des tics. Il s'agit d'une méthode de traitement s'appuyant sur les principes de conditionnement et d'apprentissage, dont le but final est la modification des comportements inadaptés de l'individu. [...]
[...] Une campagne de vulgarisation serait donc bienvenue de nos jours, dans une société où le paraître est devenu prépondérant sur l'être. Le plus surprenant est de constater que beaucoup de médecins n'ont jamais rencontré de patients atteints de la maladie des tics, et ne savent pas en poser le diagnostic. Conclusion Bien qu'ayant disparu pendant plus de cinquante ans du spectre des pathologies neurologiques et psychiatriques, la maladie des tics a regagné une place entière dans l'intérêt général, puisque depuis une vingtaine d'années, la recherche s'y intéresse de près. [...]
[...] Les psychothérapies individuelles. Deuxièmement, que ce soit dans les psychothérapies individuelles ou de groupe, la vertu cathartique de la parole joue un rôle très important dans le traitement. Le simple fait de pouvoir parler de ce que l'on subit sans cesse, consciemment mais involontairement, contribue à la libération d'un poids, et à la diminution de l'anxiété, car en se sentant compris, le patient a moins peur de l'autre, qui habituellement l'exclut. Si on s'en tient aux hypothèses théoriques psychologiques de l'étiologie des symptômes du Syndrome de Gilles de la Tourette, une psychothérapie d'inspiration psychanalytique peut s'avérer utile et justifiée afin de déceler le traumatisme psychique ou physique responsable de la réaction anormale renforcée par les processus de renforcement. [...]
[...] La sensation de chaleur précédant le tic devrait ainsi être amoindrie, voire totalement anéantie. De plus, les tics étant associés le plus souvent à une anxiété certaine, l'abaissement du niveau d'anxiété par la relaxation participe également à la diminution de la fréquence des tics. Il s'agit par ce biais de retrouver un équilibre sensori-‐moteur certain et la capacité à focaliser son attention. Deux méthodes sont très utilisées à cette fin : la méthode de Schultz (training autogène) et la méthode de Jacobson. b. L'hypnose et les méthodes suggestives. [...]
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