Il est impressionnant de constater la perpétuation des conflits entre différents groupes à travers toute l'Histoire, confrontations qui s'expriment pour les plus virulentes par des guerres, des attentats ou des génocides et pour les plus insidieuses, par le racisme ou la discrimination. Quelle que soit la nature du conflit, l'importance ou la taille du groupe, voire la nature de l'institution, on retrouve plus ou moins les mêmes processus qui semblent régir leurs interactions, celles-ci se caractérisant par un ensemble de comportements individuels ou de groupe vis-à-vis d'un autre groupe. En règle générale, il a déjà été démontré que les individus ont tendance à favoriser leur propre groupe d'appartenance, à savoir leur endogroupe, notamment en dévalorisant les exogroupes, quelles en sont les raisons ? Qu'est-ce qui peut motiver des individus à dévaloriser d'autres groupes et quelles en sont les conséquences pour les groupes là ? De même on peut se demander jusqu'où peut mener un tel processus. Après avoir défini un contexte d'étude du favoritisme endogroupe, nous nous baserons sur certaines des ses manifestations ainsi que sur différentes explications rendant compte de ce processus pour tenter de comprendre les déviances ou les dangers de certains comportements.
[...] Les relations entre groupes peuvent être décrites comme compétitives ou coopératives. Dans le premier cas, les conflits sont engendrés par des motifs réalistes de concurrence pour obtenir des ressources concrètes (ex. biens ou territoires) ou abstraites (pouvoir). Dans le second, la coopération naît de l'adhésion à un objectif commun (but supra-ordonné). Pour Sherif, les processus de compétition et les conflits déclenchent des préjugés et des biais pro-endogroupes. Lorsque les efforts communs aboutissent, il y a réduction du conflit et des jugements négatifs entre les groupes. [...]
[...] Au niveau cognitif, cela se caractérise par une certaine rigidité du processus de catégorisation : les groupes sont bien définis et les différences qui les séparent sont très marquées, suffisamment pour ne surtout pas les confondre. Ainsi, ce processus tend à la production de préjugés voire de discrimination. L'idéologie, ou la mentalité, ethnocentrique caractérise les individus ayant une structure autoritaire de personnalité. Ce sont les expériences infantiles, caractérisées par des peurs et des désirs irrationnels et primitifs, qui déterminent fortement le comportement social. [...]
[...] Ceci entraînait une série de comportements hostiles envers l'exogroupe, accompagnés de la manifestation d'un biais pro-endogroupe très prononcé dans les jugements et les attitudes. A l'intérieur des groupes, la cohésion augmentait et l'on enregistrait des modifications au niveau du leadership qui était confié aux garçons les plus décidés et agressifs La quatrième phase était une phase de coopération entre les groupes pour affronter des problèmes ne pouvant être résolus qu'à travers un effort commun (buts supra-ordonnés). Lors de cette phase, les expérimentateurs cherchaient à réduire le conflit en introduisant des buts supra-ordonnés, à savoir des buts qui ne pouvaient être atteints que par la collaboration de tous les sujets. [...]
[...] Dans le groupe, chacun s'identifie au chef qui devient, par ses qualités charismatiques, la personnification des idéaux communs. Cette identification partagée détermine l'identification réciproque entre les membres du groupe. Le processus tout entier se fonde sur les expériences infantiles, à savoir sur les identifications avec le père et avec les frères qui permettent de mettre fin aux sentiments d'ambivalence. De cette manière, l'aversion se tourne vers l'extérieur, vers des exogroupes qui deviennent d'autant plus facilement une cible d'hostilité qu'ils sont perçus comme dissemblables. [...]
[...] De même, les rapports liant l'individu à son groupe d'appartenance ne sont pas abordés. Allport soutient que les phénomènes sociaux sont toujours réductibles à des propriétés individuelles et les actions collectives aux actions d'individus singuliers. a. L'approche psychodynamique (Freud) La théorie psychanalytique interprète les relations sociales en se basant sur des mécanismes psychodynamiques individuels. De ce point de vue là, l'hostilité envers les exogroupes serait une conséquence des dynamiques émotionnelles qui se développent entre les membres d'un groupe. Cette hostilité est conçue comme le résultat de la cohésion de l'endogroupe. [...]
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