Comme le souligne Goldstein (1983) « le visage est le stimulus visuel le plus important dans nos vies, probablement dès les premières heures après la naissance, définitivement après les premières semaines ». Cette place prépondérante qu'occupent les visages dans la vie de tout être humain débute lors des premières « communications » entre un nouveau-né et sa mère et se poursuit tout au long de la vie en raison des nombreuses interactions sociales auxquelles nous sommes confrontés. Face au rôle majeur de ce type de stimulus dans sa vie, l'être humain a développé des capacités de reconnaissance en conséquence. Ainsi, il lui est possible de reconnaître un visage de manière rapide et efficace en une fraction de seconde, qu'il s'agisse d'un visage familier au milieu d'une foule ou d'une personne dont l'apparence a été modifiée par l'âge.
Un domaine de recherche des neurosciences s'est ainsi développé autour de la question de la perception et de la reconnaissance des visages. Les études réalisées sur des sujets adultes ont tenté de déterminer quels aspects d'un visage sont encodés en mémoire et comment ces représentations internes sont utilisées pour le reconnaître. Un autre champ de la littérature s'est intéressé à l'origine de la spécificité des visages en abordant le développement des capacités de reconnaissance au cours de l'enfance.
Cependant, un paradoxe important caractérise cette partie de la littérature. En effet, tandis que les nouveaux-nés présentent déjà des capacités de reconnaissance de visages étonnantes, celles-ci semblent ensuite se développer lentement et progressivement au cours de l'enfance et ne pas atteindre la maturité adulte avec l'adolescence. Tous les auteurs ne s'accordent cependant pas quant aux raisons à l'origine de ce lent développement. C'est ainsi que deux hypothèses opposées ont émergé dans la littérature développementale.
L'objectif de ce mémoire sera donc de déterminer laquelle des deux hypothèses en cours dans la littérature permet d'expliquer au mieux les faibles performances des enfants dans la reconnaissance de visages.
[...] Ainsi, des variations au niveau de ces facteurs produisent des tâches de difficultés variables. Par exemple, une tâche nécessitant de mémoriser 15 visages vus chacun durant 3 secondes puis de les reconnaître parmi 5 distracteurs s'avère beaucoup plus difficile qu'une autre ne comportant que 5 visages, vus pendant 3 secondes, à mémoriser et à reconnaître parmi un distracteur. Dès lors, cette variabilité au niveau de la difficulté pourrait rendre compte de l'amélioration importante des performances dans certaines études, plus modeste pour d'autres. [...]
[...] Cet avantage de l'hémisphère droit est déjà retrouvé chez des bébés à partir de 4 mois (de Schonen et Mathivet, 1990). Que se passe-t-il cependant lorsque le nouveau-né n'est pas exposé aux visages durant les premières semaines de la vie ? Dans ce point, nous allons investiguer la contribution des entrées visuelles précoces dans l'établissement du réseau neuronal sous-tendant la reconnaissance des visages via l'étude de sujets qui ont souffert de cataractes congénitales. Cette pathologie se caractérise par une opacification totale ou partielle du cristallin dès la naissance. [...]
[...] La paire de visages est présentée jusqu'à ce que le participant réponde, en appuyant sur l'un des deux visages affichés à l'écran. Chaque réponse donnée par l'enfant pendant cette phase d'entraînement est suivie d'un feedback (voir annexe 5.4 Vient ensuite la phase de test. Celle-ci comporte 152 essais. Il s'agit des 38 visages de base auxquels 4 types de modifications ont été appliqués : modification configurale au niveau des yeux, modification configurale au niveau de la bouche, modification locale sur les yeux et modification locale sur la bouche. [...]
[...] Separate face and body selectivity on the fusiform gyrus. Journal of Neuroscience 11055- 11059. Schwarzer, G. (2002). Processing of facial and non-facial visual stimuli in 2-to 5 year- old children. Infant and child development 253-269. Schwarzer, G., & Zauner, N. (2003). Face processing in 8-month-old infants: evidence for configural and analytical processing. Vision Research 2783-2793. Sergent, J., Ohta, S., & MacDonald, B. [...]
[...] De plus, afin de contrer une limite de l'étude de Mondloch et al. (2006), la puissance statistique a été améliorée en augmentant significativement le nombre d'essais présentés aux enfants. Notons cependant que celui-ci a été évalué en tenant compte des capacités attentionnelles limitées des jeunes enfants. De même, des stimuli contrôles ont été placés entre les essais afin de limiter les réponses persévératives. Lors de ces essais contrôles, le trésor du héros est présenté avec un distracteur. Enfin, contrairement aux études présentées dans le chapitre précédent, nous avons utilisé des visages très familiers puisqu'il s'agit de ceux des camarades de la classe ou de l'école des jeunes participants. [...]
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