Etude des liens entre l’estime de soi envers : les performances scolaires et le sentiment de bien être de l’élève

Résumé du document

Le but de cet article est d'étudier les liens entre une caractéristique conative, l'estime de soi et les performances scolaires des élèves de 5e. Pourquoi ce thème ?
Au cœur de la relation pédagogique se dégage la notion de la réussite pour tous, préconisée par les textes officiels de l'Education Nationale. La réussite et l'échec scolaire sont au centre des préoccupations des enseignants et des parents, et ce, dès le primaire.
Nombreux sont ceux qui se questionnent sur les causes et remédiations possibles à l'échec scolaire. Au-delà des dimensions cognitives en jeu, l'aspect conatif des apprentissages s'est révélé fondamental dans cette réflexion. Il est aujourd'hui admis que les déterminants conatifs sont des composants essentiels à la construction identitaire et donc qu'ils pourraient influencer les performances scolaires (Reuchlin, 1991 ; Meyer, 1987). De même, ces dimensions conatives semblent « gérer la mise en œuvre des processus cognitifs » (Bressoux, 2003 ; Cosnefroy et Rocher, 2005).
D'autre part, les conceptions interactionnistes mettent l'accent sur le fait que diverses variables pourraient influencer la réussite scolaire. Celles-ci pourraient être liées à des facteurs environnementaux (milieu scolaire, familial…) et/ou à des caractéristiques affectives (motivation, anxiété…) (Bariaud, 1998 ; Meyer, 1987). Le Soi étant toujours en jeu lorsqu'on apprend, nombre de recherches ont très souvent considéré l'estime de soi comme une variable qui pourrait influencer les performances scolaires et expliquer les progrès et réussites (Harter, 1998 ; Bolognini & Préteur, 1998 ; Martinot, 2004 ; Compas et Perron, 1998). Plus précisément, ces auteurs ont tenté d'appréhender les liens, la nature et le sens de la relation entre l'estime de soi et les performances scolaires.

Extraits

[...] Bennacer,1994) ; De Léonardis et Préteur ; Bressoux et Pansu, 2003) RESULTATS Analyse descriptive Traitement des données Moyenne et écart-type de nos variables Moyenne et écart-type de l'ensemble des variables Tableau 1 : moyenne (et écart-type) des différentes variables Les écarts-types montrent des faibles variations autour de la moyenne sauf pour les sentiments d'auto efficacité perçue, d'estime de soi dans le domaine de l'amitié et de l'apparence physique. Pour les domaines d'estime de soi, les moyennes sont positives. Les domaines d'apparence physique et de compétence sportive ont les moyennes les plus basses. Le désintérêt envers l'école montre est assez élevé (moy : 13/20). Malgré tout, le sentiment de bien-être à l'école est fort Un effet plafond est observé pour cet item. [...]

[...] De plus, on pourra apprécier le fait que la mesure de l'estime de soi globale ne résulte pas de la sommation des scores des évaluations spécifiques. Ce test est, en outre, adapté aux adolescents qui ont des perceptions de soi qui se différencient fortement dans le temps. En ce qui concerne ses qualités psychométriques, selon Françoise Bariaud, cet instrument a été validé aux États-Unis. L'application d'analyses factorielles exploratoires et confirmatoires sur les données de plusieurs échantillons d'adolescents a permis de confirmer sa structure interne : chacun des domaines considérés définit bien son propre facteur indépendant. [...]

[...] Ces derniers ont été complétés au cours d'une séance collective d'une heure, sur le temps d'études. Les élèves étaient volontaires et l'accord des parents a été demandé. L'explication des consignes a été donnée à l'oral, mais les consignes étaient écrites sur les feuilles Le matériel Mesure de l'estime de soi : utilisation du Self Perception Profile for Adolescent (Harter, 1988), traduit par Françoise Bariaud en 2006 (cf. annexe Ce questionnaire pour adolescent de 12-13 à 18 ans comprend 45 items regroupés en 9 échelles composées chacune de 5 items. [...]

[...] Différenciation des notions d'estime de soi et de concept de soi Le concept de soi, quant à lui, peut être assimilé pour certains à la représentation de soi, c'est-à-dire à l'ensemble des caractéristiques qu'une personne s'attribue. En effet, selon Kihlstrom et Cantor (1984, p. le concept de soi est une représentation mentale d'un individu à propos de lui-même [ ] De même, pour Verrier (2004, p. pour qui les notions de représentation de soi et de concept de soi peuvent être entendues comme équivalentes en tant que connaissances descriptives relatives à soi, organisées en mémoire à long terme. [...]

[...] L'estime de soi varie donc avec l'âge des personnes : plus l'enfant grandit, plus il devient réaliste et donc plus son estime de soi diminue. Plus précisément, Harter (1978), dans son modèle multidimensionnel de l'estime de soi, postule que celle-ci deviendrait de plus en plus abstraite : les jeunes enfants se décriraient à partir d'éléments concrets puis, au fur et à mesure, l'enfant prendrait en compte des caractéristiques psychologiques plus générales. Enfin, L'Ecuyer (1975) précise que l'estime de soi passe à des valeurs plus socialement acceptées dans le bas âge à des valeurs plus personnelles à la période de latence (p. [...]