Domination et émancipation en psychologie du travail

Thèmes abordés

Comportement de domination, domination, psychologie du travail, gestion des conflits, émancipation, Christophe Dejours, Freud, psychodynamique du travail, relations de travail

Résumé du document

Les individus ayant une forte motivation de domination sont plus susceptibles d'adopter des comportements de domination. Il s'agit des stratégies mises en oeuvre au service de l'obtention du pouvoir. Les définitions du comportement de domination varient selon les domaines. Pour les éthologues, les comportements de dominance sont généralement définis en examinant les résultats des échanges agressifs avec des congénères. Dans la recherche sur les primates non humains, par exemple, le comportement de dominance est généralement décrit dans le contexte d'une interaction dyadique dans laquelle un membre de la dyade exprime un comportement agressif ou des gestes qui signalent une agression, et l'autre répond par un comportement de soumission. Dans le codage des hiérarchies de dominance, les chercheurs animaliers prennent également en compte les comportements de soumission, ou ceux qui pourraient éviter le conflit, comme l'abandon de nourriture lorsqu'un autre animal s'approche.
Les définitions du comportement de dominance dans la recherche humaine ont tendance à être plus larges que celles de l'éthologie.

Extraits

[...] Dans ce modèle, différentes manifestations du comportement de domination sont différenciées selon la dimension chaleur/hostilité. La domination associée à l'hostilité peut impliquer des stratégies antisociales pour prendre des ressources et menacer les subordonnés, telles que le comportement manipulateur, l'intimidation et l'agression sociale ou physique. La domination associée à la chaleur peut prendre des formes prosociales, telles que la formation d'alliances et la coopération, l'échange réciproque de ressources, l'engagement dans des comportements de haut statut (socialement valorisés), la domination et la persuasion. [...]

[...] Selon Dejours (1999), certaines des causes résultant de la souffrance déclenchée par le travail seraient : 1. La peur de l'incompétence - Elle résulte de la distance entre ce qui est écrit ou dit de ce que doit être le travail et la réalité concrète liée aux conditions dans lesquelles le travail est effectué. On constate que ce qui est déterminé et idéalisé comme tâche à réaliser dans les organisations ne peut pas se produire dans la pratique, pour une série de raisons qui proviennent de la complexité de la réalité. [...]

[...] Dans les tâches de type exécution, il existe de nombreuses contradictions et l'employé est contraint de travailler selon des méthodes et des règles imposées de haut en bas à chaque mode. Ces impositions sont souvent incompatibles entre elles (Dejours, 1999). 3. Manque d'espoir de reconnaissance - Lorsque la contribution à l'entreprise n'est pas remarquée dans le contexte général d'indifférence ou est niée par l'autre. La non-reconnaissance a pour arrière-plan l'insécurité personnelle et la faible estime de soi. Reconnaître signifie se placer dans une situation dangereuse et excluante. [...]

[...] Les définitions du comportement de dominance dans la recherche humaine ont tendance à être plus larges que celles de l'éthologie de deux manières. Tout d'abord, plutôt que de se concentrer sur le résultat des rencontres, les psychologues de recherche se concentrent souvent sur les comportements qui sont adoptés dans le but d'accroître le pouvoir, indépendamment de leur succès à atteindre cet objectif. Deuxièmement, les comportements de domination chez les humains ne se limitent pas aux comportements compétitifs ; ils incluent également des comportements visant à s'attirer les faveurs des autorités, à créer des coalitions et à s'affirmer. [...]

[...] En conséquence, pour Dejours : travailler consiste [pour le sujet] à combler l'écart entre le prescriptif et le réel. Mais ce qui doit être fait pour combler ce fossé ne peut pas être planifié à l'avance. Le chemin pour passer du prescrit au réel doit toujours avoir été inventé ou découvert par le sujet qui travaille. Ainsi, pour le clinicien, le travail est défini comme ce que le sujet doit ajouter aux prescriptions pour atteindre les objectifs qui lui sont assignés. [...]