C'est lors de mes stages effectués en psychiatrie que l'idée de ce travail de fin d'études a vu le jour. Beaucoup de choses me posaient question : le rôle de l'ergothérapeute en psychiatrie, la place de l'activité thérapeutique et de sa justification, l'objectivité de notre prise en charge dans ce domaine.
En effet, nous savons que l'activité possède une place primordiale dans le domaine de l'ergothérapie psychiatrique mais celle-ci reste souvent perçue comme occupationnelle. J'ai pu constater que la perception du pouvoir thérapeutique effectif de l'activité par le client en psychiatrie reste floue. Il en va de même pour le but réel des activités ou des autres prises en charge ergothérapique et, cela, malgré un contexte de prise en charge défini, des moyens mis en oeuvre et une attitude thérapeutique établie.
Ces questionnements ne sont pas nouveaux et des recherches bibliographiques m'ont permis de découvrir que des travaux et des études en lien avec ceux-ci ont déjà été effectués. La lecture de ces documents a favorisé l'émergence de différents éléments permettant de préciser ce travail.
Les travaux de Doris Pierce m'ont dès le départ attirée car ils donnent une approche tout à fait particulière. En effet, elle décrit le développement du potentiel thérapeutique de l'activité qu'elle associe aux dimensions de plaisir, de ressourcement et de productivité, termes peu utilisés ici.
Forts intéressants également, les travaux qui ont été réalisés par Mohaly Csiksentmihalyi concernant la théorie du Flow, de l'expérience optimale. En effet, ils peuvent guider l'ergothérapeute dans la proposition d'une activité la plus autotélique possible pour les clients. La théorie du Flow est à mettre en relation avec la dimension subjective de productivité rencontrée chez Doris Pierce.
De cette réflexion, trois questions se sont alors dégagées.
1) "Comment objectiver la prise en charge du client en psychiatrie au travers de l'activité ?"
2) "Comment favoriser l'implication du client dans sa prise en charge ergothérapique en psychiatrie ?"
3) "Comment favoriser le développement du potentiel thérapeutique de l'activité pour le client en psychiatrie ?" (...)
[...] Enfin, un autre point essentiel { signaler est que l'utilisation du Carnet de Bord Autoévaluatif se situe dans un cadre temporel bien précis. En effet, celui-ci est constitué d'un avant d'un pendant et d'un après la mise en place du projet. Cela permet dès lors aux clients d'avoir un contact quasi permanent avec leur Carnet de Bord. Les entretiens réalisés lors des différentes phases assurent, eux aussi, un lien entre leurs projets et leurs évolutions au sein de celui-ci. Ce cadre temporel permet de donner un sens supplémentaire { ce qu'il entreprend en ergothérapie et permet donc au client d'avoir la possibilité de s'impliquer plus facilement dans sa prise en charge. [...]
[...] Ce terme exprime l'idée d'une activité qui constitue sa propre gratification et qui n'exige pas une finalité (qui n'est pas exclue par ailleurs) autre qu'elle-même. L'attention est plus centrée sur l'action que sur ses effets. Comme le remarque Csikszentmihalyi, la plupart de nos activités sont des combinaisons de ces deux types de but, d'une part autotélique et d'autre part exotélique (faites pour des raisons externes). Avec l'expérience autotélique (l'expérience optimale), la vie passe { un autre niveau. L'aliénation fait place { l'engagement, l'enchantement remplace l'ennui ; le sentiment de résignation est chassé par le sentiment de contrôle. [...]
[...] Elle reprend une synthèse graphique des autoévaluations que le client a réalisées durant la prise en charge Dynamique évaluative au sein du Carnet de Bord Autoévaluatif En ce qui concerne les types d'évaluations utilisés au sein du C.B.A., j'ai choisi de me baser essentiellement sur l'autoévaluation. Cette approche s'exprime cependant de différentes manières. En effet, j'utilise une échelle analogique allant de zéro à dix (dix étant le niveau de perfection) pour faciliter la quantification des huit caractéristiques de l'expérience optimale. Par exemple ; Cela constitue-t-il une sorte de défi pour vous ? Pourquoi ? [...]
[...] Romain dira simplement que le temps passe toujours super vite quand je dessine Une décroissance est marquée au niveau de sa concentration. Il est important à ce stade de souligner que Romain est incapable de se concentrer plus de 15 minutes sur la même tâche. Selon lui, au début de la réalisation du projet, il était satisfait de son niveau de concentration mais il ajoutera : à un moment, je n'étais plus concentré parce que je n'étais plus motivé à faire ça De plus, beaucoup de gens parlent autour de moi alors je parle aussi et des autres m'embêtent et me font des signes par la fenêtre, alors je vais voir et je ne dessine plus Nous pouvons finalement remarquer une croissance au niveau de la caractéristique engagement dans le projet Lors de l'entretien de synthèse, Romain, m'a fait part du fait qu'il y avait des moments ponctuels où il était moins engagé car il trouvait des choses plus intéressantes à faire mais que globalement il trouvait qu'il était plutôt bien engagé car il prenait un réel plaisir à réaliser ce projet Motivation Voyons maintenant comment a évolué la motivation de Romain tout au long de sa prise en charge. [...]
[...] Ce schéma est celui du design, de la conception, de notre aptitude à concevoir. Au sein de notre profession, ce schéma est essentiel car il participe à notre autonomie professionnelle. Je vous laisse en découvrir ses sept phases Première phase : la motivation La motivation provient, selon Pierce, d'une insatisfaction occupationnelle vécue au quotidien. Paradoxalement, la principale difficulté dans la motivation c'est d'accepter de pouvoir rompre ses habitudes, ses routines. Cette première étape est donc critique. C'est elle qui conditionne le succès de tout projet. [...]
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