famille, parentalié, coparentalité, belle-mère, famille recomposée, stabilité familiale, pluriparentalité, évolution, relations interpersonnelles, mémoire familiale, sentiment d'appartenance, stéréotypes, mythe de la belle-mère, mère biologique, vie familiale, couples, remariage, conjugalité, gestion coparentale, rivalité
Ce mémoire est consacré au vécu de la belle-mère sans enfants autres que ceux de son conjoint ou compagnon, en relation à la situation de coparentalité. L'enquête confirme la difficulté considérable rencontrée par les personnes concernées à « gérer » ce vécu.
L'explication de cette difficulté parfois extrême est à chercher dans une approche systémique, où la famille recomposée est comme le « carrefour » de différents sous-systèmes : celui, crucial, du parent-pivot qui, avec enfant(s) a « refait sa vie », et desdits enfants ; celui, manifeste, du nouveau couple ; celui, enfoui, du couple ancien, occasion de tension permanente, apparente ou occultée ; le couple « relationnel » des femmes rivales autour de l'homme ou de l'enfant ; le couple conjugal.
Ce dernier sous-système, qui condense, lui aussi en tant que « pivot », toute la structure, la dynamique et le conflit de la famille recomposée, nous a semblé, à interroger tant la littérature que nos participantes, le lieu d'un non-dit relatif, mais qui a fini par retenir toute notre attention. En effet, ce que nous y déchiffrons est, selon nous, toujours avec prudence, la clé de la rareté même des études consacrées à la condition de belle-mère (et de beau-père plus encore) en regard de l'abondance de celles qui concernent la recomposition comme système.
Une belle-mère est, selon nous, une femme vivant une mutation historique de la structure familiale (mutation dont elle n'est nullement « cause première » en dépit des stéréotypes dont on l'accable) à travers une répétition de son propre rapport, inévitablement oedipien, à un homme déjà Père, remplissant cette fonction en relation à la mémoire d'une autre femme, Mère par excellence et avant elle, génitrice qu'elle n'est pas encore ou même ne veut pas être, suscitant à la fois l'angoisse et l'envie, également présentes dans la rivalité.
Cette tension entre la réalité de son vécu de femme et la structure donnée, systémique, à laquelle elle est confrontée dans la recomposition, est la clé, pensons-nous, de la complexité et la difficulté de son vécu, justifiant une approche clinique in fine, au sens non seulement systémique que nous avons développé, mais psychanalytique, que nous anticipons.
[...] J., Lane, L. T., & Wright, K. B. (2008). A model for predicting stress levels and marital satisfaction for stepmothers utilizing a stress and coping approach. Journal of Social and Personal Relationships - 142. Craig, E. A., & Johnson, A. J. (2010). Role strain and online social support for childless stepmothers. [...]
[...] « Mais on a pas lâché moi et Nolan et finalement les filles se sont habituées à ça. C'est vrai que Nolan n'était pas souvent ici il faisait des déplacements le weekends, il faisait des matchs de handball. Donc dès le début je me suis dit je prends vraiment les choses en mains sinon ça va pas le faire. » (Julia) « Et faut être patiente et savoir se mettre un peu de côté et écouter les filles qui parlent beaucoup beaucoup beaucoup pendant toute la journée, parce que peu importe si ça t'intéresse pas mais tu sais que c'est important, parce que comme ça elles vont avoir confiance en toi et le jour où y aura un problème elle sera capable de t'en parler. [...]
[...] Sous-thème émergeant 2.2 : répartition des tâches et responsabiliser les membres Ainsi pour éviter les désaccords au maximum, il est essentiel de répartir les tâches. Une bonne entente du système passe par une bonne gestion des responsabilités. Les belles-mères se voient bien évidemment jouer un rôle dans la gestion des tâches, un rôle de coparent aux côtés du parent biologique, afin de responsabiliser les enfants et de clarifier sa position fonctionnelle. Dans la famille recomposée d'Emily et de Julia, la division des tâches a clairement été établie et décidée, que ce soit pour les adultes ou les enfants. [...]
[...] Afin que le beau-parent évite les connotations négatives du rôle de beau-parent, la belle-mère est encouragée à assumer le rôle de parent. Dans leurs recherches, ils ont constaté que la capacité de la belle-mère à assumer le rôle de parent dépend de sa propre volonté et de l'acceptation réciproque d'elle-même dans ce rôle par le conjoint. Nonobstant, la séparation du couple ainsi que la reformation d'une nouvelle famille est indissociable de la coparentalité. C'est par l'acceptation des rôles, la volonté puis une communication parentale en vue de l'intérêt des enfants qui permettra le soutien du statut de chacun à travers la transition familiale (Rouyer, Baude, Adamiste, 2015). [...]
[...] En d'autres termes, ce sont les éléments qui risquent de pointer du doigt la famille par sa différence qui ainsi l'excluront de la société. Par conséquent, les familles pluricomposées peuvent se voir définies non pas sur leurs valeurs mais uniquement sur leur fonctionnement distingué des autres familles nucléaires dites traditionnelles. Pourtant, ce n'est pas un modèle familial qui s'exclut de la norme, toutefois la perception de sa caractéristique est vue comme douloureuse lorsqu'elle en est réduite à sa différenciation. Neuburger (1995) dit : « les familles pluricomposées sont souvent convaincues que la source de difficulté́ est en fin de compte la pluricomposition. [...]
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