Compétences langagières, compréhension de l'ironie, ironie verbale, développement, fausses croyances, langage non littéral, habiletés linguistiques, pragmatique, prosodie, théorie de l'esprit, Irony Comprehension Task, Test for Reception of Grammar
Notre recherche de nature exploratoire a été réalisée à partir de trois études expérimentales antérieures accomplies par les chercheurs Banasik-Jemielniak et Bokus (2019) ; Ebert (2020) ; Zufferey (2008). Ces trois auteures se sont intéressées au sujet de l'ironie verbale chez l'enfant. L'objectif de notre étude est de comparer et de confronter les résultats issus de leurs bases de données respectives.
Considérant que la population est représentée par des enfants de trois cultures différentes, nous nous interrogeons sur l'existence de convergence ou de divergence dans leur compréhension du langage ironique. Concrètement, nous nous intéressons aux marqueurs prédictifs de l'ironie verbale et nos analyses vont se concentrer sur trois composantes principales impliquées dans son traitement.
La première est d'ordre linguistique, et se rapporte au traitement pragmatique de l'énoncé à partir des conjonctions telles que les connecteurs pragmatiques causaux. La deuxième composante correspond aux compétences relatives à la théorie de l'esprit. Enfin, la troisième met en relation les habiletés structurelles du langage avec cette dernière.
Les processus cognitifs favorisant l'émergence de la compréhension du langage figuratif sont complexes et notre étude s'inscrit dans cette mouvance afin de démontrer qu'indépendamment de la langue maternelle et de l'âge des enfants, il existe des stratégies d'analyse fines à exploiter afin d'étayer la recherche à ce sujet. Nous supposons qu'au-delà du contexte, les subtilités des compétences langagières et en théorie de l'esprit contribueront au développement de la compréhension de l'ironie chez l'enfant âgé de 6 et 7 ans.
Les résultats de cette recherche apporteront un éclairage supplémentaire sur l'importance de certains indices prosodiques notamment, et sur le rôle particulier de certaines caractéristiques linguistiques dans l'interprétation de l'énoncé ironique. Nous observerons également que la contribution des compétences en théorie de l'esprit sera stratégique chez l'enfant, dans le traitement de l'ironie, à partir de ses interactions langagières avec autrui.
[...] Les compétences langagières 1. Définition et composantes La compétence langagière est décrite par Chomsky, cité par Moffet (2000), comme une faculté générale qui permet de formuler un nombre illimité d'énoncés différents. Elle rassemble des habiletés qui sont reliées au langage et qui permettent d'émettre et de comprendre différents discours (Moffet, 2000). L'utilisation du pluriel est mieux adaptée pour la définir, car elle englobe trois types de compétences que sont, les compétences discursives, textuelles et linguistiques. Ces compétences sont sensiblement imbriquées les unes dans les autres lors de la production ou de la compréhension d'un discours et d'une conversation. [...]
[...] Le sujet de l'ironie chez l'enfant suscite toujours à l'heure actuelle de nouveaux intérêts en perspective, et d'autres investigations avec d'autres populations et d'autres expérimentations seront nécessaires afin d'expliquer et de vérifier nos résultats actuels. Conclusion Notre étude vient compléter les recherches précédentes faites à ce jour sur la compréhension de l'ironie. Les résultats antérieurs des chercheurs qui s'y sont consacrés permettent de constater que l'ironie peut être analysée selon différentes approches relatives à plusieurs champs du développement chez l'enfant. Même si la littérature scientifique sur l'ironie continue à nous éclairer davantage, il reste encore des questions en suspens sur les processus cognitifs et contextuels sous-jacents à sa compréhension. [...]
[...] Les scores moyens obtenus par les enfants de 7 ans sont supérieurs pour les trois conditions du test par rapport aux scores des enfants de 6 ans âgés . Pour la condition Puisque (intonation ironique), ils obtiennent un taux de 66,75% de bonnes réponses contre 56,75% pour les enfants de 6 ans âgés . À la condition Parce que (intonation neutre) de bonnes réponses contre 38,25% pour les enfants de 6 ans âgés et enfin à la condition Sans connecteur (intonation ironique), les enfants plus âgés obtiennent 65% de bonnes réponses contre 43,25% pour les enfants de 6 ans âgés . [...]
[...] Nous supposions qu'une relation potentielle entre ces différentes compétences serait prédictive au traitement de l'ironie chez l'enfant. Nous nous sommes appuyés dans la littérature scientifique sur des études consacrées à ce sujet. Certaines d'entre elles, récentes, montrent que les habiletés structurelles et pragmatiques du langage sont significativement liées à la théorie de l'esprit au milieu de l'enfance, mais plus faiblement au début de l'adolescence (Im-Bolter & al., 2016). Nous nous sommes intéressés également sur les liens entre les habiletés linguistiques et la théorie de l'esprit qui pourraient se développer plus précocement et qui contribueraient à faciliter l'interprétation du sens ironique dans un énoncé. [...]
[...] M. (2004). How sarcastic are you? Individual differences and verbal irony. Journal of language and social psychology, 244-271. Kurumada, C., & Clark, E. V. (2017). Pragmatic inferences in context: learning to interpret contrastive prosody. Journal of child language, 850-880. [...]
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