On pourrait présenter l'adoption comme la rencontre de deux histoires, d'un coté celle d'un enfant à qui il manque l'amour et la sécurité de parents dévoués, et de l'autre celle d'adultes en désir d'enfants non accompli. L'adoption, appréhendée du coté des enfants ou des parents, présente un ensemble majeur de spécificités et de problématiques, aussi complexes les unes que les autres. Pour pouvoir grandir, un enfant a besoin de repères fiables, de soins, d'éducation et d'amour. L'adoption permet à un enfant orphelin d'avoir une seconde chance de se construire dans les meilleures conditions possibles.
L'adoption est également synonyme de souffrance et de rupture. En effet, si un enfant est proposé à l'adoption, c'est bien qu'il n'a pas ou plus de parents. Depuis que la psychologie s'est intéressée au développement de l'enfant, elle n'a eu de cesse de rappeler l'importance du premier environnement dans la vie de l'être humain. Les bébés et les enfants ont un grand besoin de stabilité et de soins affectifs pour pouvoir s'épanouir. Ces besoins là ont souvent fait défaut chez les enfants adoptés, car ils sont pour la plupart des enfants abandonnés. L'adoption permet d'envisager une certaine réparation des blessures précoces de ces enfants, en leur fournissant la cellule familiale qui a pu leur faire défaut au début de leur vie.
Beaucoup d'études contemporaines se sont intéressées à l'adoption en général et plus spécifiquement au développement des enfants adoptés. Que ce soit en adoption nationale ou internationale, les recherches scientifiques et la littérature montrent que les enfants adoptés grandissent normalement et deviennent des adultes comme les autres, sans plus ni moins de difficultés que les autres enfants. Quelle adaptation fascinante constate-t-on, montrant que même les ruptures les plus précoces et difficiles peuvent se réparer, à condition toutefois qu'un environnement favorable vienne étayer le développement de l'enfant. On peut imaginer une panoplie de défenses structurantes que l'enfant met en place afin de grandir harmonieusement.
Il est vrai que l'adoption présente aussi parfois un aspect plus difficile. Certains enfants ne s'intègrent jamais à leur famille adoptive et sont rejetés, on parle alors d'échec de l'adoption. Les enfants adoptés ne sont pas à l'abri non plus d'être accueillis par des parents maltraitants, même si les services sociaux sont mobilisés pour éviter ces situations.
Notre expérience de terrain dans un organisme agréé pour l'adoption nommé le Rayon de soleil de l'enfant étranger nous a confronté à la réalité de l'adoption et à tout ce qu'elle comporte de complexité et de nécessité d'adaptation, tant en ce qui concerne les adoptants mais aussi les adoptés. Les professionnels de l'adoption savent tous que les enfants adoptés sont plus enclins que les autres à exprimer des comportements dits de régression. Il s'agit pour ces enfants, à un moment ou à un autre, de manifester des attitudes d'enfants plus jeunes qu'eux. Ces comportements sont d'une grande variété et sont davantage observés chez les enfants adoptés que chez les enfants « tout venant ». Cela nous a conduit à les examiner plus attentivement.
Notre recherche se donne pour but d'étudier les comportements de régression et leur rôle chez les enfants adoptés. S'ils sont représentés si fréquemment dans ce type de situation, cela doit pouvoir s'expliquer au regard des connaissances actuelles en psychologie clinique du développement humain (...)
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