Le mot handicap vient de l'expression anglaise « hand in cap », ce qui signifie « la main dans la casquette ». Il s'agissait d'un jeu de hasard, les joueurs disposaient leurs paris dans le chapeau. L'expression est transformée en mot et adaptée aux domaines sportifs au XVIIIème siècle. Historiquement, le handicap se définissait par opposition à la maladie. Le patient était malade tant que son problème pouvait être pris en charge, médicalement, il était considéré handicapé lorsque la maladie était incurable. Aujourd'hui le terme handicap, bien qu'il présente encore de nombreuses ambiguïtés voire des paradoxes dans ces nombreuses définitions, admet la limitation des possibilités d'interaction d'un individu. Ces limitations d'interaction seraient causées soit par une incapacité permanente ou présumée définitive et qui mènent alors à une « anormalité » morale, sociale ou physique, et même des trois. Le handicap est donc avant tout une déficience vis-à-vis d'un environnement, que ce soit en terme d'accessibilité, d'expression, de compréhension ou d'appréhension. Il s'agit donc plus d'une notion sociale voire politique que d'une notion médicale. Lier le handicap mental à la communication pourrait paraître paradoxal voire impossible pour beaucoup, car le handicap préoccupe, inquiète, fascine, et même effraie les valides, les « normaux ». Cet être est plus distingué comme un objet (considéré négativement ou positivement) plus qu'un sujet. Alors pourquoi vouloir ou même devoir entrer en interaction avec cet être, pourquoi et comment communiquer avec cet autre ?
[...] Ces formes d'affectivité semblent prépondérantes dans le foyer de vie. Il s'agit de la maison de retraite de l'association. La relation interpersonnelle étudie les interactions comme des situations d'individu à individu. Ainsi, dans la relation, c'est à partir de cet individu en tant qu'entité, dans sa globalité que se construisent et se développent les liens avec autrui. Dans la relation éducateur/ adulte handicapé les rapports sont complémentaires, c'est-à-dire que dans cette relation, les positions des interactants sont clairement distinctes mais liées par un rapport de complémentarité. [...]
[...] Dans la pratique d'activités sportives, l'attitude active des individus, qu'ils soient handicapés ou valides est flagrante. Il est évident que lors de ces activités ont peut établir une position haute, celle du moniteur, de l'entraîneur, et une position basse, celle de l'élève, de l'adulte handicapé. Cependant le rapport de place semble se limiter qu'au simple savoir détenu par le moniteur et transmit à l'élève. L'attitude active du sujet est exprimée au travers d'une communication exacerbée, un réel effort de comprendre et de se faire comprendre. [...]
[...] Le processus d'appréciation des handicaps, d'appellation, de catégorisation, peu importe le terme employé apparaît alors comme un processus de création, création d'une distance par la désignation. Ce labelling est alors envisagé comme une mise à distance, cette mise à distance participerait de la relation adulte handicapé / valide. Il ne s'agit pas pour ma part d'une valorisation de cet adulte valide à travers une certaine domination dans le rapport de places. La distance mise en place dans et par la relation ne serait qu'une défense de l'identité du valide. [...]
[...] D. Anzieu propose le concept du Moi Peau, il convient de présenter ce concept de Moi Peau. Toute la psychanalyse s'est basée sur la sexualité, par les recherches de Freud. Anzieu rappelle à juste titre que l'image du corps est véritablement le point d'origine du développement de l'individu. Anzieu, a pu considérer les nécessités du contact comme un besoin psychologique incontournable. C'est par les premiers rapports que l'enfant va entretenir avec sa mère qu'un Moi Peau va pouvoir se constituer. [...]
[...] Il s'agirait d'un filtre de normes et de codes sociaux. Le corps serait un médiateur du lien social car on s'en préoccupe dans une perspective instrumentale de réussite et d'intégration sociale, soit pour répondre à des normes sociales de présentation, ou encore dans l'intention de gagner l'affection des autres. Il me semble nécessaire et intéressant pour approfondir cette importance du corps dans la relation d'utiliser les travaux de E. Goffman. Celui-ci définit le stigmate comme une situation de l'individu que quelque chose disqualifie et empêche pleinement d'être accepté par la société. [...]
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