Je suis actuellement en stage à Ti Glazig, une des 6 résidences rattachée au Centre Hospitalier Intercommunal de Cornouaille, à Quimper. C'est un établissement d'hébergement pour personnes âgées dépendantes ayant une capacité d'accueil de 120 places. C'est au cours de mes rencontres avec les résidents et au cours d'entretiens cliniques, que je me suis aperçue, que la plainte des sujets se portait majoritairement sur la déstabilisation de leur identité. Les individus relèvent dans leurs discours deux éléments responsables de cette fragilisation de leur identité :
D'une part, ils évoquent l'avancée en âge. Le vieillissement physiologique dépossède progressivement le sujet de ses capacités physiques, mais également cognitives. Le sujet se trouve confronté à la notion de perte : perte de l'autonomie physique et/ou psychique, perte du domicile, veuvage, renoncement à des projets... Ces pertes vont déstabiliser le moi du sujet ainsi que son identité. Le processus de renoncement et le travail de deuil vont demander au sujet la mobilisation de toutes ses capacités énergétiques et adaptatives afin d'éviter un naufrage moïque. Pour réaliser ce travail du vieillir, le sujet devra alors effectuer un remaniement psychique et avoir une estime de soi suffisante.
Et enfin d'autre part, ils évoquent l'entrée en institution qui n'a pas été un choix pour la majorité d'entre eux. L'entrée en institution peut constituer un évènement à très fort potentiel traumatique. Il s'agit de passer d'un environnement connu, familier et intime à une vie en collectivité. Cela peut entraîner l'apparition d'une riche symptomatologie chez le sujet face à ce changement, surtout lorsque la décision a été imposée, qu'il n'a pas été concerté, ni même informé parfois : le repli sur soi, l'anxiété, les manifestations d'angoisse, l'agitation, l'agressivité, le refus de manger, les fugues, la tendance à la somatisation... Ce sont des indices qui sont des mises en acte de la souffrance vécue en lien avec une dépossession narcissique qui fait violence au sujet. Le sujet se retrouve confronté au définitif ce que le moi n'admet pas.
Donc, d'après le discours des sujets, il semble que la perte des capacités physiques et cognitives due au vieillissement, ainsi que l'entrée en institution provoquent un déséquilibre de l'identité du sujet. Par conséquent, nous allons centrer nos recherches sur la notion d'identité et les techniques thérapeutiques existantes (...)
[...] Le discours des sujets s'est souvent construit grâce à celui des autres sujets. Par exemple, lorsqu'un sujet évoquait un souvenir, il n'était pas rare d'entendre de la part d'un autre sujet : Ah ! Mais moi aussi ! ou encore Ce que vous dites me fait penser à Ce sont surtout les indices factuels et spatiaux d'un souvenir qui faisaient résonner d'autres indices chez un autre sujet. Ces indices communs aux sujets, faisant écho à d'autres indices, ont permis l'évocation de souvenirs spécifiques. [...]
[...] Mr M., au contraire, occupait beaucoup l'espace de parole. J'ai donc mis en place une nouvelle méthode de travail. En m'appuyant sur le discours Mr M., je posais une question aux deux autres sujets afin de trouver des points communs entre chacun des sujets et permettre un partage des affects (par exemple : Vous aussi vous faisiez ça ? Par l'utilisation de cette méthode, Mr P et Mme T. ont commencé à parler plus spontanément lors des séances suivantes ce qui à permis l'instauration d'un lien entre eux. [...]
[...] II.2 Elaboration de l'atelier Pour élaborer cet atelier réminiscence, j'ai tout d'abord rencontré les équipes des quatre étages de la résidence Ti Glazig. Je leur ai expliqué quels étaient les objectifs de cet d'atelier et quelles étaient les conditions d'admission. J'ai également inscris les noms de certains sujets que j'avais rencontrées en entretien et qui auraient pu être intéressés par l'atelier. J'ai aussi demandé à la psychologue si elle avait des noms à me proposer. Ainsi j'ai pu avoir une liste de 12 noms environ. [...]
[...] Cette courbe de distribution temporelle des souvenirs démontre donc que la période pic de réminiscence contient le plus grand nombre de souvenirs par rapport aux autres. A partir de cette étude, nous pouvons constater que les individus auraient tendance à restituer un nombre supérieur de souvenirs personnels qui se situent dans la composante pic de réminiscence A partir de tous les éléments de cette partie théorique, nous allons pouvoir réfléchir aux objectifs de l'atelier réminiscence, cibler notre population, penser au déroulement type d'une séance et définir le cadre. [...]
[...] Ce diplôme propose une approche à la fois clinique et cognitive de la personne âgée. Par l'expérience que j'ai pu acquérir au cours de mes stages, je pense que pour une approche globale du sujet âgé, il est essentiel d'avoir des notions dans ces deux disciplines de la psychologie. C'est pourquoi les apports de l'atelier pour les sujets seront explorés par ces deux approches. Chaque séance de l'atelier se base sur un thème en particulier et attend de la part des sujets la restitution et le partage de souvenirs. [...]
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