La mélancolie ou syndrome maniaco-dépressif est une pathologie qui, selon ses expressions, passe de la névrose à la psychose. Elle se définit par un trouble au niveau de l'investissement affectif d'objet et se caractérise par une perte de désir, un état abattu et morose voire des tendances suicidaires. Le mélancolique se sent lui-même diminué et s'accable d'auto reproches. Les sentiments qui l'habitent sont majoritairement négatifs et l'enferment dans un processus destructeur.
La mélancolie se manifeste principalement par un état anhédonique et anormique. L'anhédonie se reconnaît par la perte des sensations de plaisir, notamment celui d'exister. L'individu ressent alors comme une tristesse diffuse qui l'envahit peu à peu. Cet état s'accompagne d'une certaine lassitude et d'un renoncement qui définissent l'anormie. Le malade perd toute motivation et se confine dans une sorte d'apathie totale. Néanmoins, ces symptômes se voient parfois renversés en leur contraire représenté par l'excitation maniaque. L'ambivalence veut que le mélancolique passe d'un état à l'autre. Les manifestations de la mélancolie s'expriment aussi par les émotions opposées comme l'engouement, l'euphorie.
Nous verrons dans un premier temps comment s'explique le processus pathologique qui accable le mélancolique d'une impossibilité à prendre du plaisir et l'enferme dans une sombre morosité jusqu'à l'abandon de soi. Puis nous confirmerons cette analyse par l'étude du cas Althusser au travers de l'expression de ses ressentis. Enfin nous élargirons cette recherche en nous intéressant à la mélancolie et ses principales caractéristiques que sont l'anhédonie et l'anormie
[...] Le mélancolique se sent lui-même diminué et s'accable d'auto reproches. Les sentiments qui l'habitent sont majoritairement négatifs et l'enferment dans un processus destructeur. La mélancolie se manifeste principalement par un état anhédonique et anormique. L'anhédonie se reconnaît par la perte des sensations de plaisir, notamment celui d'exister. L'individu ressent alors comme une tristesse diffuse qui l'envahit peu à peu. Cet état s'accompagne d'une certaine lassitude et d'un renoncement qui définissent l'anormie. Le malade perd toute motivation et se confine dans une sorte d'apathie totale. [...]
[...] L'ambivalence veut que le mélancolique passe d'un état à l'autre. Les manifestations de la mélancolie s'expriment aussi par les émotions opposées comme l'engouement, l'euphorie. Tous ces affects apparaissent plus ou moins clairement dans les écrits autobiographiques que Louis Althusser nous a laissés. Ce philosophe adhérant au Marxisme fit de nombreux séjours à l'hôpital psychiatrique Sainte Anne à Paris pour cause de graves dépressions. Sa vie fut ponctuée par des crises de mélancolie aiguë prenant ses sources dans son enfance, pour finalement le conduire à étrangler sa femme. [...]
[...] Dans la conception romantique de la mélancolie, les artistes doivent leur talent et leur inspiration à ces troubles de l'humeur, inhérents à la condition humaine et qu'ils doivent donc malgré tout préserver. Gérard de Nerval compare la mélancolie à un soleil noir une humeur triste qui sert de moteur, d'énergie pour toute sorte de créations. [...]
[...] Alors qu'Althusser cherchait, dans son angoisse, à détruire ce qui faisait son existence (dont sa femme faisait partie), les fantasmes de mort et les menaces de meurtre qu'a évoqué sa compagne dans un moment de désespoir ont atteint l'inconscient du philosophe, percutant ses propres pensées mortifères ; celles-ci se sont exprimées un matin, profitant d'un instant d'égarement, d'absence, d'inconscience. D'autre part, les troubles d'Althusser se manifestaient parfois par une excitation maniaque. Gérard Pommier a analysé ses écrits pour en faire ressortir ce qu'il appelle la parole maniaque Il relève de nombreux passages dans lesquels il semble que Louis cherche à faire rire ses lecteurs, parfois à les surprendre ou les déstabiliser en jouant sur les mots ou le sens de ses phrases. [...]
[...] Althusser raconte qu'il a découvert soudainement à vingt-sept ans le plaisir de la masturbation, si nouveau et tellement intense qu'il s'est évanouit. De même, son premier rapport sexuel avec sa femme à l'âge de trente ans le perturba à tel point qu'il sombra peu après dans la dépression. En outre, alors qu'il a quinze ans, Althusser apprend par sa marraine qui n'est autre que sa tante maternelle que sa mère aurait du épouser son oncle paternel s'il n'avait pas été tué dans son avion en plein ciel pendant la seconde guerre mondiale. [...]
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