Sherif se demande ce que fera un individu lorsqu'il devra exprimer un jugement lors d'une situation ambigüe. Dans une situation ambigüe, il n'y a pas de cadre de référence pour exprimer son jugement. Est-ce qu'il va se créer une norme de jugement individuelle ? Que se passe-t-il quand il y a un groupe et pas un individu seul ? Y a-t-il alors une norme de jugement commune ou pas ? Existe-t-il une norme individuelle ou une norme collective ? Laquelle des deux sera la plus forte ?
Lorsqu'on injecte des facteurs de différenciation, il y a modulation dans la théorie de Shérif. C'est le facteur intergroupe : l'opposition idéologique crée, renvoie à une opposition entre deux groupes divergents. Les recherches de Lemaine, Lasch et Ricateau, en 1972, montrent que le paradigme de Sherif est à nuancer en fonction des groupes intra et inter. La normalisation doit être modulée en fonction d'autres caractéristiques, mais ça n'explique pas ce qui se passe dans l'expérience de Sherif : Pourquoi y a-t-il convergence ?
[...] Dans un temps le groupe élabore d'abord une norme collective. Puis, l'individu seul (qui a déjà fait l'expérience en groupe) maintient la norme collective. Les résultats montrent que dans le temps on observe une convergence mais elle n'est pas unilatérale (la norme collective n'est pas la moyenne des normes individuelles). Donc, tous les individus n'ont pas le même poids dans la constitution de cette norme collective. Les résultats montrent que dans le temps on observe moins de divergence. Il y a création d'une norme collective qui va jouer sur les normes individuelles, sur les jugements individuels. [...]
[...] Il s'agit là d'une situation ambigüe. L'expérience comporte deux conditions expérimentales : soit le sujet est seul, soit ils sont deux. Les couples sont soi-disant formés au hasard, mais en faite, ils sont formés par deux aux réponses des questionnaires. Les couples formés sont différents : soit ce sont des couples à cohésion forte (ils s'apprécient), soit ce sont des couples à cohésion faible (ils ne s'apprécient pas), soit ce sont des couples à opposition hiérarchique forte (deux leaders), ou soit ce sont des couples à opposition hiérarchique faible (deux losers). [...]
[...] Ils utilisent des élèves d'une école normale et un mois avant l'expérience, un psychologue va passer dans les classes pour faire passer un questionnaire sociométrique (permet d'étudier les liens affectifs entre des individus) sur les choix amicaux et les situations de rejet mais aussi des questions sur la perception de l'influence de chaque élève sur les autres (Qui est leader ? Qui est loser A l'issue de l'analyse de ces questions, des couples d'individus sont formés et vont se soumettre à l'expérience. L'expérience consiste à projeter sur un écran, une diapo sur laquelle on a 300 points (points d'environ 3cm de diamètre). La diapo est présentée durant 2secondes. On fait cela avec 20 diapos différentes. Après chaque présentation, les sujets doivent estimer le nombre de points qu'il y avait sur la diapo. [...]
[...] 4 Les interprétations du phénomène de normalisation 2 L'interprétation de Shérif (1935) Un stimulus ambigu provoque l'incertitude du sujet. L'incertitude est ressentie comme un mal-être général. La normalisation est alors un processus intra individuel : les réponses d'autrui réduisent l'incertitude du sujet L'interprétation de De Montmollin (1965) L'individu a tendance à ne pas prendre l'information d'autrui lorsque l'écart est trop grand de l'estimation qu'il a. La normalisation est alors un processus intra individuel : le sujet agit comme un statisticien, il calcule ce qui est probable ou improbable et va exclure ce qu'il juge d'improbable. [...]
[...] Y a-t-il alors une norme de jugement commune ou pas ? Existe-t-il une norme individuelle ou une norme collective ? Laquelle des deux sera la plus forte ? L'effet auto kinétique est quand l'obscurité est totale, on fixe un point lumineux et on croit qu'il bouge alors qu'il est fixe. Cet effet est une situation ambigüe. Des hommes sont placés dans une pièce obscure : ils sont assis à 5mètres du mur. Dans ce mur, il y a un trou et derrière ce trou se trouve une ampoule. [...]
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