Test TAT, passation complète, sujet fille de 12 ans, analyse et interprétation

Résumé du document

Il semble intéressant, dans un premier temps, de spécifier qu'au cours de la passation du TAT, Sonia se saisit à plusieurs reprises, elle-même des planches, les manipule beaucoup puis les repose une fois son histoire terminée. Elle essaye également de rythmer le temps de présentation des planches à sa convenance, en reprenant une autre planche et parfois même en débutant ses récits, avant même que mes prises de notes de la planche précédente soient terminés. Ce comportement peut nous faire penser à un certain besoin de contrôle et de maîtrise sur la passation de ce test. De plus, Sonia semble marquée par un choc au noir qui traduit une réaction d'anxiété et une impression de désagréable vis-à-vis des masses sombres : « Pourquoi il y a pas de couleur ? C'est moche, il devrait mettre pleins de couleurs » (...)

Extraits

[...] En effet, la labilité de Sonia pourrait permettre la mise en situation de conflits, l'expression de pulsions et d'affects. Mais l'inhibition massive de Sonia entrave cette liberté qui lui est donnée. En effet, on note une tendance à la restriction, aux planches et à travers des silences assez importants intra-récits. Cette conduite psychique permet à Sonia d'éviter d'aborder ou de développer le conflit. De plus, au cours de ses récits, Sonia laisse dans le vague les raisons des actes évoqués ou les relations des personnages entre eux (CI2). [...]

[...] Dans les récits de Sonia, on note une prédominance du discours opératoire, discours dépourvu d'affects et marqué par des difficultés à associer les événements vécus et les affects en rapport à ces événements. Nous pouvons prendre comme exemples les plus représentatifs d'un discours désaffectivé, la planche et 7. La planche 1 met en évidence des figures parentales qui empêchent un certain accès au savoir. On note une résignation de l'enfant, sans réaction aucune, face à ce non dépassement de l'immaturité fonctionnelle subi par ces figures parentales. [...]

[...] Et pis, il mettait pleins de cailloux dedans et pis c'est fini. (Rigole). Analyse et interprétation (Voir Annexe 2.2 ) Procédés d'élaboration du discours Série A Série B Série C Série E Planches Rigidité Labilité Evitement du conflit Emergence de processus primaire 1 A 1.1 CI1 A 2.2 / A 2.4 / A A 1.1 3 GF A 1.1 A A 1.1 A 2.2 CF1/ CI1/ CL2 E A 1.1 A 3.4 CF1/ CI2/ CL2 E 2.1 / E GF A 1.1 A 3.4 B 1.1 CF1/ CF2/ CI2/ CL GF A 1.1 A 2.2 B 1.1 CF1/ CI1/ CL GF A 1.1 A GF A 1.1 A 3.4 B 1.1 / B 1.2 CI A 1.1 A 3.4 B 1.1 CF2/ CI2 E A 1.1 A 3.4 B 1.1 / B 1.2 CI2 E BG A 1.1 A 3.4 B 1.1 / B 1.2 CI A 1.1 B 1.1 / B 1.2 CI CF1/ CI1/ CI2/ CL2 B 1.1 / B 1.2 E 2.1 / E 4.2 / E 4.3 CF2/ CI2 CI2 B 1.1 E 4.3 E 2.1 Clinique de la passation : Il semble intéressant, dans un premier temps, de spécifier qu'au cours de la passation du TAT, Sonia se saisie à plusieurs reprises, elle-même des planches, les manipules beaucoup puis les reposes une fois son histoire terminée. [...]

[...] Dans le protocole de Sonia, on remarque que le procédé de type rigide est largement représenté. On note que la réalité des planches (contenu manifeste) est respectée par Sonia. Il y a donc un bon investissement du cadre perceptif et une bonne adaptation à la réalité figurative des planches. Cependant, cet attachement de Sonia aux détails 1.1 : D et Dd) peut renvoyer à la réalité externe pour lutter contre l'émergence de la réalité interne. L'évocation de détails peut également servir à rationnaliser ou refuser l'interprétation proposée dans le récit. [...]

[...] Ce procédé rend compte de l'existence d'un espace psychique interne reconnu comme tel. Malgré tout, Sonia semble avoir besoin d'introduire en majorité des images animales cochons ours dauphin pour réussir à prendre ses distances avec la réalité externe. Sonia trouve donc une sorte de compromis défensif en intégrant des animaux à ces récits. Les fantasmes semblent s'exprimer avec moins de résistance et moins de contrôle. Cependant, l'introduction d'animaux rend ses récits infantiles et montre donc une certaine immaturité affective chez Sonia. [...]