La spécialisation hémisphérique chez l’enfant

Résumé du document

La spécialisation hémisphérique peut être définie comme la prépondérance d'un hémisphère cérébral sur l'autre. En effet, de nombreuses études ont démontré que l'hémisphère gauche est responsable des « activités liées à la compréhension et à la production langagière » (Hommet & Al. 2005). L'hémisphère droit est chargé, quant à lui, de traiter les stimuli non verbaux tels que les visages, les voix, les émotions, etc.

En cas de lésion cérébrale, le cerveau mettrait en place une stratégie de compensation des effets de lésions en aménageant de nouveaux réseaux qui seraient susceptibles de prendre en charge une partie des fonctions atteintes.

Extraits

[...] Une réorganisation des réseaux neuronaux permettant la prise en charge par l'hémisphère controlatéral des fonctions cognitives atteintes a été démontrée lorsque les lésions surviennent avant l'âge de trois ans, période à laquelle cette plasticité cérébrale s'est révélée meilleure. Par ailleurs, une lésion hémisphérique chez l'enfant âgé de plus de 3 ans révèle un tableau sémiologique assez analogue de celui retrouvé chez l'adulte, indiquant alors une moins grande réorganisation des réseaux cérébraux ainsi qu'une sorte de fixation des régions traitant de certaines fonctions cognitives. Bibliographie C. Rosa, M. Lassonde, Spécialisation hémisphérique, développement et plasticité, p.11-29, In C. Hommet, I. Jambaqué, C. Billard, P. [...]

[...] Néanmoins, après l'âge de trois ans, les troubles acquis ressembleraient à ceux présentés chez l'adulte. On peut donc conclure, au vu des données, une certaine plasticité du cerveau lorsque survient une lésion avant l'âge de trois ans. Cependant, certaines études en sont venues à relativiser cette notion de réorganisation en démontrant les limites de la plasticité cérébrale avec la surcharge cognitive et la perte de certaines fonctions. Les données relatives aux lésions cérébrales acquises après l'âge de trois ans indiquent une plus grande ressemblance avec les tableaux sémiologiques des adultes. [...]

[...] Les principaux travaux étudiant la spécialisation hémisphérique se sont basés sur conséquences des lésions précoces, à savoir, avant l'âge de trois ans, et celles acquises après trois ans. Les causes des lésions précoces sont diverses et variées comme par exemple les traumatismes crâniens, les tumeurs, les pathologies infectieuses et virales, etc. Ces lésions mettent en exergue les capacités du cerveau à réorganiser les différentes aires cérébrales de manière à ce que l'hémisphère controlatéral prenne en charge les fonctions cognitives atteintes. [...]

[...] Par conséquent, l'hémisphère gauche ne prendrait pas en charge toutes les fonctions visuo-spatiales bien que les enfants présenteraient des habilités proches de la norme. Certains auteurs ont également signalé que les processus visuo-spatiaux connaissaient une spécialisation hémisphérique tôt dans la maturation cérébrale. Cependant, il faut souligner la rareté des expériences sur les troubles visuo-spatiaux du fait de la discrétion de ces derniers et de façon égale à une apparition tardive de certaines fonctions de l'hémisphère droit. Force est donc de constater la divergence quant à l'âge d'apparition des fonctions spécifiques à un hémisphère et plus précisément, l'hémisphère droit. [...]

[...] Sur le plan anatomique, Geschwind et Galaburda (2004) ont montré une différence de taille du planum temporale, région située dans l'aire de Wernicke et impliquée dans le langage. En effet, chez le fœtus de trente semaines en gestation, cette région serait plus développée dans la partie gauche. Il existerait donc une asymétrie fonctionnelle précoce, autrement dit une spécialisation du langage localisée dans l'hémisphère gauche. En cas de lésion cérébrale, le cerveau mettrait en place une stratégie de compensation des effets de lésions en aménageant de nouveaux réseaux qui seraient susceptibles de prendre en charge une partie des fonctions atteintes. [...]