Grâce à l'apport de la psychanalyse, nous pouvons mieux aborder l'étude de certains faits de société, de certaines moeurs culturelles. Freud a ainsi fait un parallèle entre les « maux » de la société et les symptômes que peut présenter un névrosé et, selon lui, l'analyse des complexes névrotiques peut faciliter la compréhension de l'organisation d'une formation sociale, du fonctionnement ou du dysfonctionnement éventuel d'un groupe d'individus.
Nos sociétés évoluent sans cesse et sont régies par de nombreuses règles qui semblent toutes plus ou moins implicites car elles ne sont pas forcément rédigées par écrit. Qu'est-ce qui justifie que certaines interdictions soient posées comme étant nécessaires et admises par la société ? Qu'est-ce qui pousse certains individus à transgresser ces interdits malgré la loi ? (...)
[...] Ces interdictions sont le fait d'une motivation quasiment inconsciente dans la mesure où elles sont transmises implicitement de génération en génération, par l'autorité parentale ou sociale. Elles semblent par ailleurs toutes renvoyer aux interdits de l'enfance. La civilisation a été acquise par le renoncement à la satisfaction personnelle Au cours de la vie d'un individu s'opère une constante transposition de la contrainte externe en contrainte interne La psychanalyse s'intéresse à l'étude de ces interdits, de ces tabous refoulés car ils ne disparaissent pas complètement. [...]
[...] L'inconscient serait heureux d'enfreindre l'interdit mais une crainte de le faire persiste. Le sujet pris par ce sentiment de crainte, d'inquiétude peut manifester sa volonté d'obéir aux restrictions, son désir de respecter la tradition, les coutumes, les lois, mais paradoxalement, il peut chercher à remplacer ce qui est défendu par des substitutions, comme s'il cherchait à se dédommager de ce qui lui est défendu. Le désir non satisfait dans la prime enfance, car prohibé, est dissimulé dans l'inconscient mais la tendance relative à ce plaisir défendu n'est pas supprimée et elle pourra chercher à s'exprimer ultérieurement, dès que l'occasion se présentera ou dès que la vigilance du sujet sera moindre. [...]
[...] Comment un sujet en arrive-t-il à s'imposer des contraintes insupportables ? Ces passages à l'acte, ces attitudes extrêmes ne sont-ils pas liés à des éléments inconscients de notre vie psychique ? A quel complexe cela peut-il renvoyer ? L'approche psychanalytique, grâce à la connaissance de certains mécanismes psychiques particuliers, permet de situer le niveau de développement du sujet au cours duquel ce complexe aurait pu s'installer. De nombreux paradoxes apparaissent dans nos sociétés civilisées dans le sens où elles exigent que l'individu, en tant que sujet dit responsable, puisse réfréner ses pulsions et renonce à les satisfaire, alors même que dans des situations conflictuelles mettant en jeu des intérêts divers à l'échelle du groupe, ces mêmes sociétés ne parviennent pas à mettre fin à leurs différents et œuvrent pour la guerre et le massacre des populations, en oubliant de respecter ces lois de la morale humaine. [...]
[...] Elle peut nous amener à nous questionner sur les limites que la médecine devrait se donner ou non dans son champ d'activité. La psychanalyse peut aider à une meilleure approche du fonctionnement d'un groupe et à une meilleure compréhension de ses dysfonctionnements éventuels, que ce groupe soit familial ou social. En effet, l'histoire individuelle de chacun peut avoir un impact sur l'organisation, le fonctionnement d'un groupe quel qu'il soit. Par ailleurs, nous assistons à une profonde mutation des structures familiales et à une réorganisation sociologique et psychologique des rapports entre les sexes et les générations. [...]
[...] Freud, Totem et tabou, PBP p S. Freud, Essais de psychanalyse, PBP p S. Freud, Totem et tabou, PBP p S. Freud, Essais de psychanalyse, PBP p.21. S. Freud, Totem et tabou, PBP p. 234. [...]
Source aux normes APA
Pour votre bibliographieLecture en ligne
avec notre liseuse dédiée !Contenu vérifié
par notre comité de lecture