Le mécanisme de défense que je vais tenter de présenter me semble appartenir à la catégorie de la formation réactionnelle, il s'agit du fait de rougir en public.
Rougir peut apparaître comme un moyen de se défendre du regard de l'autre, mais au lieu de se cacher aux yeux d'autrui, le sujet qui rougit n'en devient que plus visible (...)
[...] Rougir en public, mécanisme de défense ? Mots clés : formation réactionnelle, pulsion première, réaction cutanée, pulsions intolérables, sentiment de honte, rougissement, image du corps, regard des autres, blessure narcissique, malaise, Moi, Surmoi, interdit, Le mécanisme de défense que je vais tenter de présenter me semble appartenir à la catégorie de la formation réactionnelle, il s'agit du fait de rougir en public. Rougir peut apparaître comme un moyen de se défendre du regard de l'autre, mais au lieu de se cacher aux yeux d'autrui, le sujet qui rougit n'en devient que plus visible. [...]
[...] Ce rougissement était en quelque sorte une punition que je m'infligeais. Je souffrais de ne pas pouvoir maîtriser ces rougissements et j'avais pris l'habitude d'éviter toute situation où je risquais d'être exposée. Je me trouvais le plus souvent isolée, loin des autres et de leur regard. Bien entendu, au fond de moi, je souhaitais certainement être vue et reconnue mais cette pulsion qui tentait régulièrement de s'imposer au conscient était refoulée. Le plaisir d'être admirée était comme frappé d'interdit d'où le malaise, empreint d'un sentiment de honte, qui surgissait à chaque fois que cette pulsion tentait d'émerger au conscient, et qui se traduisait par le rougissement. [...]
[...] Malgré ces activités masculines je conservais toute ma coquetterie et je crois que j'en usais. J'avais choisi de faire de la gymnastique et mon corps au travers de toutes mes prouesses pouvait exprimer sa force, sa souplesse. Malheureusement, il a fallu que je me rende progressivement à l'évidence que mon corps de fille ne pouvait plus répondre aux exigences de ce sport et je pense en avoir été particulièrement blessée. Mon corps ne ressemblait plus à l'idée que je m'en étais faite et je me sentais coupable de ne plus être aussi performante. [...]
[...] Rougir entraînait le malaise nécessaire à la prise de conscience de la poussée instinctuelle et me permettait de gouverner ces pulsions en mettant un terme de façon anticipée à toute relation, de façon à éviter toute forme d'excitation venant de l'extérieur, car l'excitation aurait pu devenir dangereuse pour la stabilité du Moi. Néanmoins, ce mécanisme de défense ne semblait pas si efficace, si l'on considère que loin d'apporter un soulagement, le malaise ressenti était amplifié par cette réaction cutanée et le souhait escompté de ne pas être regardée n'était pas obtenu. [...]
[...] J'avais perdu confiance en moi et en mes capacités. Devoir renoncer à ce sport a été douloureux et je me sentais diminuée car n'étant plus l'objet d'admiration, j'avais perdu de nombreux bénéfices, notamment de la part de mes parents dont je faisais la fierté grâce à mes prouesses physiques. J'avais certainement le sentiment d'avoir déçu mes parents et je devais juger mon corps responsable de ce sentiment d'échec. Inconsciemment, je l'avais pris en grippe, jusqu'à en avoir honte. J'avais pris le parti de ne plus montrer ce corps qui était devenu pour moi source de disgrâce et je mettais tout en œuvre pour passer inaperçue. [...]
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