Fiche reprenant la vidéoconférence de Robert Castel sur la "propriété sociale" consultable sur le site de l"université de tous les savoirs".
[...] Cette propriété sociale va être conceptualisée auoursc de la IIIe république. Alfred fouillé dans la propriété sociale et la démocratie(1884) définit ce concept: «l'État peut sans violer la justice et au nom de la justice même, exiger des travailleursun minium de prévoyance et de garantie pour l'avenir, car ces garanties du capital humain qui sont comme un minimum de propriété essentiel à tout citoyen vraiment libre et égal aux autres sont de plus en plus nécessaires pour éviter la formation d'une classe de prolétaire fatalement vouée soit à la servitude soit à la rébellion ». [...]
[...] La propriété sociale aux visées universalistes ne peut donc se confondre avec la logique d'assistance qui vise avant tout à secourir des populations particulières. Il y a ici une logique de ciblage d'une partie du corps social que l'on retrouve notamment dans les politiques de discrimination positive comme aux États-Unis. Or, cette logique de segmentation de l'assistance se retrouve progressivement en France par l'intermédiaire des minima sociaux (Robert Castel cite le RMI) qui n'est que la traduction d'un ciblage d'une population précaire. [...]
[...] Les problématiques des philosophes, politiques et économistes étaient lessuivantes : comment faire face à l'extension de la misère sociale qui touche toute la frange de la population non propriétaire ? En effet, le développement du prolétariat a comme conséquence de menacer, pour les observateurs, directement la société tout entière comme l'évoques travaux de l'historien Louis Chevalier avec son célèbre titre : Classes laborieuses, classes dangereuses. Le risque de dislocation s'accroît entre les travailleurs précaires démunis de droits ou deprotection quelconque et les propriétaires privés au fur et à mesure que les inégalités augmentent. [...]
[...] C'est donc la propriété sociale qui caractérise octet réduction d'insécurité puisqu'elle confère aux travailleurs des droits permettant de lutter contre l'insécurité sociale. Une des illustrations les plus emblématiques concerne la mise en place d'un système assurantiel pour les salariés. Cette propriété sociale, ne s'entend donc pas commit propriété privée à savoir la détention de biens propres (patrimoine immobilier par exemple), mais comme l'accession à un système de protection pour l'individu qui est titulaire de droits et d'obligations. Toutefois la protection sociale est le fruit d'un processus complexe prenant racine au début de l'industrialisation et du développement du salariat faisant toujours l'objet d'un débat sur sa pérennité à l'aune du 21e siècle (II). [...]
[...] Ces derniers cherchent par le développement de l'activité salariale, à assurer leur sécurité matérielle. Dans cette perspective, les salariés ne sont pas livrés à eux-mêmes : ils peuvent compter progressivement sur une armature étatique. Souvent qualifié par les économistes ou les historiens « D'État Providence », Robert Castel préfère parler d'un État « réducteur d'insécurité envers les personnes ». En effet le terme « providence » présuppose qu'il s'agit avant tout d'un État faisant preuve de charité telle que conçue dans l'Ancien Régime, qui structure son action vers le principe de redistribution. [...]
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