Nos sens nous trompent : le bâton immergé nous parait brisé, la tour carrée vue de loin semble ronde… alors que dans la réalité c'est l'inverse.
Pourquoi, dans ces conditions, avons-nous généralement tendance à considérer ce qui est perçu comme plus vrai que ce qui est dit ou ce qui s'ensuit d'un raisonnement ? C'est que malgré les illusions qu'ils causent, nos sens n'en sont pas moins indispensables à notre expérience de la réalité.
Ils nous fournissent avec une vraisemblance suffisante les informations utiles à notre conduite.
[...] Réf : Platon. Le corps, tombeau de l'âme Sextus Empiricus. Les sens ne disent rien de certain sur ce qui existe Sextus Empiricus. mais il faut néanmoins se fier à eux dans la vie quotidienne Spinoza. Ce ne sont pas les sens qui nous trompent II. Percevoir, juger, imaginer Le jugement au cœur de la perception Si nos perceptions sont indispensables à notre vie, que serait pourtant notre vie sensible si elle n'était pas appréhendée et organisée par notre intelligence ? [...]
[...] Descartes reconnait que c'est la perception qui nous communique les infos les plus indispensables à notre survie. Être, est-ce être perçu ? Descartes, pour prouver l'existence des choses extérieures, se fiait aux idées claires et distinctes que nous pouvons en avoir. Berkeley soutient une thèse radicalement immatérialiste. Il s'appuie sur ce qu'il considère comme une impossibilité de séparer les choses des perceptions et des idées que nous en avons pour nier leur existence hors de notre esprit. Alors d'où vient la cohérence de ces perceptions et idées et comment expliquer que nous puissions les partager avec d'autres ? [...]
[...] La perception d'une chose est un jugement III. Apprendre à percevoir De la sensation à la perception La perception est bien loin d'être aussi immédiate qu'elle nous en donne le sentiment. Toute perception est organisée, donc elle est forcément l'objet d'un apprentissage. Par exemple le bébé apprend peu à peu à identifier les objets de sa perception, à les distinguer de son propre corps, à leur attribuer des mouvements indépendants des siens et de ses besoins ou de ses désirs. [...]
[...] On peut alors demander si cette utilité de la perception ne lui est pas, à certains égards très dommageables : ne voir les choses que pour ce qu'elles présentent d'utile, n'est-ce pas inévitablement réduire nos perceptions à des dimensions mesquines ? Le champ de la perception, comme celui de l'intelligence est dans ce cas limité par une optique purement utilitariste. Il faut reconnaitre que cette vision corrompue du réel est notre lot quotidien et que notre survie en dépend parfois. Cela ne nous condamne pas pour autant à renoncer à percevoir le monde pour le simple plaisir de le percevoir. [...]
[...] La perception: le procès de la sensation et du corps I. Le procès de la sensation et du corps Les sens au banc des accusées Nos sens nous trompent : le bâton immergé nous parait brisé, la tour carrée vue de loin semble ronde alors que dans la réalité c'est l'inverse. Pourquoi, dans ces conditions, avons-nous généralement tendance à considérer ce qui est perçu comme plus vrai que ce qui est dit ou ce qui s'ensuit d'un raisonnement ? C'est que malgré les illusions qu'ils causent, ils n'en sont pas moins indispensables à notre expérience de la réalité. [...]
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