L'objectif du séminaire était d'explorer dans quelle mesure l'optimisme comparatif (OC), c'est-à-dire la tendance des individus à envisager l'avenir plus favorablement pour soi que pour autrui, est motivé par le désir de vouloir donner le meilleur de soi-même. Afin de cerner au mieux les ambitions relatives à ce phénomène « auto-valorisant », les recherches menées et basées sur le paradigme des juges (Le Barbenchon et Milhabet, 2005) suggèrent que les individus manifestant un niveau élevé d'optimisme sont jugés plus favorablement. En d'autres termes, l'OC participerait non seulement à l'image que nous nous faisons des autres mais également à notre bien être. Manifester de l'OC reviendrait ainsi à fournir une réponse socialement désirable. En effet, les individus qui expriment de l'optimisme sont jugés plus favorablement par rapport à ceux qui envisagent leur avenir sous une facette pessimiste. Ces résultats émanant de Helweg-Larsen and al (2002) ne permettent cependant pas d'affirmer que plus une personne exprime de l'OC, mieux elle sera jugée, ce que nous verrons plus en détail dans la deuxième partie de ce rapport. Si cet OC peut se révéler comme une réponse socialement désirable, il peut aussi être mesuré sur la dimension de l'utilité sociale. Il a notamment été montré que l'optimisme comparatif ou pour soi est une réponse davantage valorisée sur la dimension d'utilité sociale [manifesté par « l'adéquation des gens à quelques options fondamentales du fonctionnement social » (Beauvois, 1995) ou par le « tout pour réussir » (Cambon, 2000)] et dévalorisée sur la dimension de désirabilité [manifesté par la « cote d'amour des gens » (Beauvois, 1995) ou par le « tout pour être aimé » (Cambon, 2000)]. Autrement dit, une vision optimiste de l'avenir reflète une valeur d'utilité sociale qu'il s'agisse ou non d'une comparaison à autrui.
[...] Cambon, L. (2000). Désirabilité et utilité sociale, deux composantes de la valeur : une exemplification dans l'analyse des professions. Thèse de doctorat nouveau régime mention psychologie sociale, non publiée. Carver, C.S., Kus, L.A., & Scheier, M.F. (1994). Effects of good versus bad mood and optimism versus pessimistic outlook on social acceptance versus rejection. Journal of Social and Clinical Psychology 138-151. Crocker, J., Major, B., & Steele, C. (1998). Social stigma. In D. T. Gilbert, S. [...]
[...] Si cet OC peut se révéler comme une réponse socialement désirable, il peut aussi être mesuré sur la dimension de l'utilité sociale. Il a notamment été montré que l'optimisme comparatif ou pour soi est une réponse davantage valorisée sur la dimension d'utilité sociale [manifesté par l'adéquation des gens à quelques options fondamentales du fonctionnement social (Beauvois, 1995) ou par le tout pour réussir (Cambon, 2000)] et dévalorisée sur la dimension de désirabilité [manifesté par la cote d'amour des gens (Beauvois, 1995) ou par le tout pour être aimé (Cambon, 2000)]. [...]
[...] Cet optimisme pourrait être envisagé comme une stratégie d'auto présentation favorable dont l'objectif serait d'être favorablement valorisé. Ce sentiment de maitrise des événements à des fins de bien être serait d'ailleurs plus valorisant dans le sens où les individus peuvent se présumer être supérieurs à autrui et manifester du fait des réponses socialement désirables et/ou utiles. L'utilité sociale en termes d' ambition et de compétence , primant sur la désirabilité sociale en termes de et de “gentillesse” dans le contexte de notre société actuelle, s'inscrit dans nos meilleures façons d'agir avec le monde pour être au mieux avec le monde Quant à l'expression du pessimisme, il ne fait guère d'adeptes, on préfère le fuir comme la peste plutôt que le devenir ! [...]
[...] Joule & J-M. Monteil (Eds). Perspectives cognitives et conduites sociales VIII, Presses Universitaires de Rennes. Weinstein, N.D. (1989). Optimistic biases about personal risks. Science 1232-1233. [...]
[...] Fiske, & G. Lindzey (Eds.), The handbook of social psychology, (pp. 504-553). New York: Oxford University Press. Dif, S., Guimond,S., Martinot, D. & Redersdorff, S. (2001). La théorie de la privation relative et les réactions au handicap: le rôle des comparaisons intra personnelles dans la gestion de l'estime de soi. Journal International de Psychologie 314-328. Helweg-Larsen, M. (1999). (The lack of) optimistic biases in response to the Northridge earthquake: The role of personal experience. Basic and Applied Social Psychology 119-129. [...]
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