Les diverses études menées jusqu'à nos jours sur la mémoire, mettent en avant l'effet de la valence émotionnelle d'un mot sur sa mémorisation. En effet, il à été démontré qu'un récit connoté émotionnellement était mieux retenu qu'un récit neutre (Nielsen 2004). Un bon nombre d'auteurs, tels que Dutta et Kanungo (1975), montrent que la mémoire est meilleure lorsque la tâche concerne le rappel de mots d'intensité forte. Ce phénomène peut être expliqué par plusieurs théories. L'une d'entre elles porte sur le principe d'activation : les mots à valence émotionnelle gai, activent les souvenirs agréables du sujet. Et à l'inverse, les mots tristes activent les souvenirs désagréables. Une fois cette représentation en mémoire effectuée, il serait alors plus simple, pour le sujet, de mettre en place le processus de récupération lors de la tâche de rappel. Enfin, une seconde théorie peut être reliée à ce phénomène de capacité de rappel des mots à valence émotionnelle : selon Jean-Pierre Rossi, des connotations sont attachés aux objets tels que les notions de désagréable et agréable, cela dès l'enfance. Ces représentations évoluent en fonction des expériences mais influence constamment notre mémoire sémantique. Néanmoins, en analysant ces théories, nous avons remarqué que les auteurs n'approfondissaient pas leurs recherches sur le type de valence émotionnelle influençant la mémorisation des mots, c'est-à-dire valence positive ou valence négative du mot. C'est ce que nous allons tenter d'étudier dans cette expérience.
[...] Le second facteur principal est la valence émotionnelle des mots de la liste, à deux modalités : valence positive et valence négative, noté (V2). Enfin nous avons un troisième facteur qui est le type de tâche rendant compte du type de mémoire : tâche de rappel immédiat (mémoire à court terme) et tâche de rappel différé (mémoire à long terme) noté (T2). Néanmoins, nous ne porterons pas notre analyse sur ce dernier facteur, qui nous permettra uniquement de diviser les résultats en fonction du type de tâche et de mémoire. [...]
[...] En effet, la valence à une influence sur la mémorisation en fonction du sexe (effet constamment plus élevé sur les femmes) ; Et, le genre a une influence sur la valence (effet constamment plus élevé pour les mots positifs) en mémoire à court terme et à long terme. Les résultats obtenus en mémoire à court terme peuvent être liés avec les théories présentés en introduction. En effet, les mots négatifs auraient une connotation plus forte ce qui faciliterait la mise en mémoire et la récupération. Néanmoins, en mémoire à long terme, nos résultats montrent une division en fonction du genre. [...]
[...] Cela peut être expliqué par les recherches présentées précédemment : ce serait la valence émotionnelle générale qui aurait une influence sur la mémorisation et non un type précis de valence. Nous pouvons alors pensez que cette influence ne se fait pas en fonction du genre mais plutôt en fonction de l'état émotionnel du sujet. En effet, comme l'explique Nathalie Blanc, les sujets sont plus sensibles aux mots dont la connotation émotionnelle est égale avec leur état actuel. A la suite du recueille de données, nous nous sommes aperçut que des biais venaient influencer nos résultats : tout d'abord, certains sujets avait tendance à associer des mots appartenant au même champ sémantique tel que cigarette et mégot ceci facilitant la mémorisation. [...]
[...] Analyse des résultats L'analyse des résultats s'effectue en deux parties : tout d'abord l'analyse en fonction de la mémoire à court terme (c'est-à-dire l'analyse des résultats de la tâche de rappel immédiat). Et enfin, l'analyse des résultats en fonction de la mémoire à long terme (c'est-à-dire l'analyse des résultats de la tâche de rappel différé). Analyse des résultats en mémoire à court terme D'après les résultats, on remarque que l'effet d'interaction à partir de la valence émotionnelle est croisé puisque les effets intra sont de signes différents. L'effet de la valence émotionnelle des mots s'inverse donc en fonction du sexe. [...]
[...] Il y a donc un effet positif du genre sur le type de valence émotionnelle. celui- ci semble d'ailleurs plus fort pour les mots positifs que pour les mots négatifs c'est-à-dire que, comme en mémoire à court terme, la différence entre hommes et femmes est plus élevés concernant les mots positifs que les mots négatifs. L'effet d'interaction de la valence émotionnelle étant croisé, l'analyse de l'effet principal n'a donc pas de sens. Néanmoins, nous pouvons étudier l'effet global concernant le sexe : les hommes obtiennent de meilleurs résultats en rappel différé (4,72 en moyenne) que les femmes quelque soit la valence émotionnelle des mots (soit un effet de 0,53). [...]
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