Le concept de fantasme inconscient occupe une place centrale dans la théorie kleinienne, et selon son approche, il serait bien antérieur à la crise oedipienne ; ce qui attesterait d'une activité de pensée particulièrement précoce chez l'enfant.
Si l'on s'en réfère à Mélanie Klein, l'activité mentale de l'enfant serait indépendante de l'épreuve de réalité et elle serait soumise au seul principe de plaisir (...)
[...] Il ne peut pas le savoir avant de l'avoir expérimenter. Cet investissement précoce de l'objet interne m'est difficile à concevoir car il me semble que les activités psychiques du nourrisson au regard du monde extérieur sont assez discontinues au début de sa vie et ne permettent pas un investissement suffisamment régulier pour qu'il parvienne d'emblée à la distinction entre objet interne et objet externe. Un processus de maturation semble nécessaire pour que le petit enfant parvienne à différencier l'extérieur de l'intérieur. [...]
[...] Elle souligne l'importance des objets pré-génitaux, car selon elle, sans objet à halluciner, il ne peut y avoir satisfaction. Mais cette relation objectale précoce sous-entend, à mon sens, que l'enfant tout petit, dès le début de sa vie, en fait, soit capable de distinguer le je du non-je comme si cette capacité était innée. Mais cette capacité ne s'acquièrent-elle pas plutôt au fur et à mesure du développement de l'enfant ? Le petit enfant ne doit-il pas faire au préalable l'expérience d'une relation à l'autre stable et régulière, d'un investissement continu des objets extérieurs, pour pouvoir les introjecter et les transformer et parvenir, progressivement, à différencier ce qui est à l'intérieur de son corps de ce qui est à l'extérieur, ce qui est sien de ce qui ne lui appartient pas en propre. [...]
[...] Elle présente les symptômes manifestés par l'enfant comme une possible expression de conflits inconscients. Elle considère, en effet, qu'un enfant, même tout petit, peut avoir intériorisé des situations conflictuelles qui lui sont propres et que ces conflits inconscients qui se trouvent alors exprimés ne sont pas forcément le résultat d'un vécu réel ou une réaction à des stimulations actuelles émanant de l'entourage. Mélanie Klein insiste particulièrement dans ses théories sur le fait que l'importance des fantasmes destructeurs exprimés par l'enfant ne s'explique pas uniquement par une éventuelle influence extérieure. [...]
[...] Or, les expériences premières vécues par le nourrisson, sources de plaisir et de déplaisir, me semblent pourtant déterminantes de l'organisation de son appareil psychique. La qualité de l'investissement de l'enfant par la mère joue, d'après moi, un rôle essentiel dans la constitution et la nature de la relation objectale. La relation à l'objet maternel peut, il me semble, avoir également une valeur défensive contre l'angoisse que peut éprouver le petit enfant par rapport à son environnement et peut apporter, heureusement, un réconfort essentiel. [...]
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