Lorsque les parents se sont mis en couple, ils se sont choisis mutuellement et ils ont fait une sorte d'alliance inconsciente. Cette alliance, au niveau psychique, va encadrer la naissance de leur futur enfant. L'apport de chacun des deux parents va contribuer à constituer un appareil psychique familial dans lequel va entrer, malgré lui, cet enfant. Il va y avoir, pour reprendre une formule de C.G. Jung des « influences réciproques, d'inconscient à inconscient », une « contamination psychique » et l'enfant à naître va baigner dans cet ensemble d'impressions, d'émotions sur lequel, sans le savoir, il va s'appuyer pour se construire (...)
[...] Quel travail psychique devront faire ces enfants pour savoir qui ils sont et d'où ils viennent ? L'histoire du bébé commençant bien avant sa naissance, ces interrogations semblent légitimes dans la mesure où les informations, les émotions perçues in utéro par le fœtus peuvent avoir une incidence sur son développement ultérieur. Quelque soit la méthode de procréation adoptée, l'essentiel à considérer à mon sens, est que l'enfant naisse pour répondre à un désir et qu'il soit véritablement l'objet de ce désir. [...]
[...] Dans des familles adoptives ou recomposées, quels sont les processus inconscients mis en jeu, quel est le travail psychologique qui se met à l'œuvre par rapport à l'enfant à naître pour lui créer un espace physique mais aussi psychique ? Quel héritage historique généalogique, parviendra à l'enfant ? La filiation adoptive peut-elle effacer la filiation d'origine ? Qu'en est-il de l'influence de l'inconscient parental dans des situations de procréation médicalement assistées, dans des situations de maternité par substitution ? Le processus par lequel un individu devient parent est-il identique quelque soit la méthode de procréation adoptée ? [...]
[...] Devenir père rendrait-il l'homme plus adulte par rapport à ses parents ? Devenir père serait-ce le moyen de donner un enfant à son père, du vivant de ce dernier, afin de réparer une blessure parentale ancienne ? Plusieurs questions se posent à nous et qui sont intimement liées avec l'influence possible de l'inconscient des parents sur le développement de l'enfant à naître. Lorsque l'on fait un enfant : c'est un enfant de qui ? C'est un enfant de quoi ? C'est un enfant pour qui ? [...]
[...] Des fantasmes oedipiens peuvent dans cette situation de procréation hors union et/ou de père inconnu se trouver réactivés au moment de la grossesse. L'enfant à naître peut, en quelque sorte, permettre de concrétiser fantasmatiquement certains désirs enfouis de la génitrice à l'égard de son père. Ces désirs indicibles par ailleurs peuvent devenir source d'angoisse et créer une menace imaginaire à son encontre. Cette future mère peut également être envahie d'un sentiment d'étrangeté par rapport à l'enfant qui se trouve en elle. [...]
[...] Le cadre géographique, culturel, politique dans lequel naît un enfant contribue tout autant à sculpter le paysage psychique de l'individu en devenir et doit être en conséquence pris en compte, de la même façon que le milieu personnel, parental ou familial. Dans le cas où les parents, dès la conception, investissent psychiquement leur futur enfant, ils vont pouvoir le penser comme un individu qui va intégrer leur environnement. Une place va pouvoir lui être progressivement assignée, un rôle à tenir dans le groupe familial, une identité vont lui être préparés. [...]
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