Le fait de vivre dans une famille monoparentale a certainement des implications dans le développement de l'enfant mais ces effets sont très variables et semblent dépendre fortement du contexte, des causes à l'origine de cette situation familiale (...)
[...] Vivre dans une famille monoparentale, quelles implications pour le développement de l'enfant ? Le fait de vivre dans une famille monoparentale a certainement des implications dans le développement de l'enfant mais ces effets sont très variables et semblent dépendre fortement du contexte, des causes à l'origine de cette situation familiale. Considérons en premier lieu, la situation d'une mère- célibataire qui élève totalement seule son enfant. L'enfant séparé de fait de son père géniteur, s'il ne bénéficie pas de substitut paternel, ne pourra pas symboliser la fonction paternelle. [...]
[...] L'enfant peut se complaire dans une telle situation de dépendance mais cela risque d'entraver son développement psychique et d'empêcher son ouverture vers le monde extérieur. Si l'on se réfère à la théorie de Racamier, l'absence de père réel ou symbolique risque de renforcer chez la mère son fantasme d'auto-engendrement, fantasme qui peut se retrouver par la suite chez l'enfant au moment de l'élaboration de ses théories autour de la naissance ou de la recherche de ses origines. Je me souviens particulièrement d'une situation où l'enfant que je recevais, aîné d'une fratrie de 3 enfants nés d'une mère-célibataire, était persuadé, ou voulait se persuader, que sa petite sœur était arrivée dans le ventre de maman parce que maman a beaucoup mangé Cette théorie était pour lui évidente et c'était la seule recevable dans la mesure où aucun substitut paternel n'était présent à la maison. [...]
[...] Dans les situations, où l'un des parents est physiquement absent, mais que l'enfant est reconnu comme étant le fils ou la fille de , il peut s'inscrire dans une histoire générationnelle et la représentation de l'image paternelle ou maternelle reste constante. Suite au décès paternel (ou maternel), la place du père (de la mère) peut rester marquer au moins en partie grâce à la possibilité d'en parler. Le modèle paternel (maternel) peut ainsi être représenté et permettre la formation du moi de l'enfant et sa valorisation. Selon l'âge que l'enfant a au moment de la constitution de la famille monoparentale, il a pu, ou non, effectuer une transformation à l'intérieur de lui de tous ces changements familiaux. [...]
[...] L'absence ou la mauvaise structuration des limites et des repères dans les rôles, les fonctions, les responsabilités peut entraîner une forme d'insécurité ou conduire à une confusion. L'enfant peut, par ailleurs, être confronté à différents substituts maternels ou paternels et faire face à une discontinuité dans la composition du couple conjugal, entraînant des effets sur son histoire individuelle et familiale, du fait des facteurs relationnels mis en jeu. [...]
[...] Cette difficulté pour intérioriser une bonne image du père (ou de la mère) peut entraîner un trouble relationnel précoce entre ce parent et l'enfant. L'enfant souffrant de ce manque affectif pourrait ressentir une profonde angoisse, un sentiment de dévalorisation, d'identité peu stable, des difficultés de communication, qu'il pourrait chercher à compenser par une relation de dépendance au parent gardien Mais la qualité relationnelle au parent qui élève seul son enfant peut être également perturbée et empreinte d'attitudes ambivalentes alternant entre fusion et rejet. L'enfant peut souffrir de l'absence de cadre suffisamment contenant du fait de la dissolution du couple parental. [...]
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