Outre ces divergences de définition, il semblerait également que plusieurs conceptions soient en contradiction sur les causes et les origines des mouvements violents que peut présenter l'enfant. L'enfant est-il porteur de données instinctives le poussant à être agressif ou est-ce un comportement de type réactionnel à un certain vécu? La manifestation d'agressivité peut-elle être mise uniquement sur le compte d'un instinct fondamental de l'être vivant ou y a-t-il interférence avec des facteurs environnementaux ?
[...] Si la problématique imaginaire violente de l'enfant ne trouve pas de sens, ne trouve pas d'exutoire ou n'est pas suffisamment intégrée, une fantasmatique persécutoire peut apparaître. Cette agressivité mal assumée et ne sachant pas comment s'assouvir, peut alors donner lieu ultérieurement à l'expression de comportements violents. En fait, on peut considérer que les fantasmes violents primitifs feraient irruption, par effraction, dans le comportement de l'enfant. Cette conduite agressive serait donc à entendre comme l'expression d'un état tensionnel. Freud a défini cette tension interne en termes de pulsion. [...]
[...] L'agressivité trouverait donc son origine dans un sentiment de frustration et de douleur. Un désir insatisfait peut, s'il est suffisamment intense, éveiller l'agressivité. Le petit enfant, éprouvant une certaine dangerosité intérieure convergeant avec une hostilité imaginée venant de l'extérieur, réagirait par des mouvements violents à l'égard d'autrui ou par des pensées violentes contre l'objet. La distinction entre valeur défensive ou effet de décharge, à l'origine de la conduite agressive de l'enfant, est relativement complexe à faire. Mélanie Klein a souligné, au niveau de la relation précoce entre la mère et son enfant, une inéluctable violence réciproque qui existerait de façon innée, à l'état sous-jacent. [...]
[...] Bergeret, La violence fondamentale, DUNOD p Françoise Dolto, Psychanalyse et pédiatrie, Coll. Points, édition du Seuil p L. Corman, Le test PN, Manuel PUF p D. Drory, Cris et châtiments, du bon usage de l'agressivité, De Boeck p D. Drory, Cris et châtiments, du bon usage de l'agressivité, De Boeck p. 68. [...]
[...] L'évolution de l'agressivité est difficile à prévoir et dépend de nombreux facteurs, personnels et environnementaux. Mais, il semble important de trouver des dérivatifs afin d'éviter les passages à l'acte agressifs. En effet, une agressivité agie, mais qui est plus ou moins assumée et qui n'a pas trouvé d'exutoire normal peut finir pas s'assouvir sous la forme de violences gratuites. Il faudrait que l'enfant puisse extérioriser ses conflits internes sans que cela ne nuise à autrui et qu'il parvienne à réaliser ses tendances à travers des activités, des jeux. [...]
[...] Ainsi, si l'enfant, du fait de ce malentendu, vit l'interdiction parentale ou autre, comme une répression trop brutale, une réaction agressive peut survenir pour répondre aux désirs primitifs présents chez chaque individu de supprimer tous ceux qui s'opposent Dans ce cas, l'agressivité aurait une dimension réactionnelle qui pourrait, éventuellement, contenir une certaine satisfaction dans le fait de voir souffrir l'autre. Cette conduite agressive pourrait survenir également chez un enfant qui aurait subi une perte brutale de quelque chose de bon à son sens. Son agressivité agirait pour combler, de façon inconsciente, un manque et servirait à reprendre quelque chose qui, selon lui, lui serait due, et qui lui aurait été refusée. [...]
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