Édouard Claparède a permis la reconnaissance et la notoriété de Piaget, a nourri sa psychologie et a abouti à des résultats que Piaget aurait pu intégrer dans sa psychologie. Leurs travaux sont en quelque sorte complémentaires, la différence étant que Piaget s'intéresse à l'organisation et la structure de l'intelligence alors que Claparède en étudie la dimension fonctionnelle.
Pour Claparède, avoir une dimension fonctionnelle des phénomènes psychologiques, c'est envisager ces phénomènes du point de vue de leur rôle dans la vie, de leur place dans l'ensemble de la conduite à un moment donné. Claparède remet en question l'éducation traditionnelle et reproche à l'école de gaspiller le capital intellectuel de chacun. Il prône pour une éducation nouvelle. Les individus doivent participer à leur propre formation et non accumuler de simples connaissances.
[...] L'enfant apprend à exercer son sens de l'observation et à mettre en jeu les lois de l'expérimentation face aux situations quotidiennes qu'il rencontre. Selon lui, le tâtonnement produit ce qu'il nomme des implications c'est-à-dire des raisonnements par analogie (=retranscrire sur des situations nouvelles la conduite qui aura réussi précédemment, lors d'une situation antérieure similaire). Ceci est d'ailleurs le principe de la méthode active. Importance égale des différents domaines éducatifs : intellectuel, artistique, physique, manuel, social. La notion d'interet Centrale chez Claparède, cette notion d'intérêt est bien évidemment abordée par lui d'un point de vue fonctionnel. [...]
[...] Jean-Jacques ROUSSEAU et Claparède sont d'ailleurs en accord sur le fait que l'enfant connait ses propres besoins. Pour Claparède, l'éducation consisterait à s'adapter progressivement à l'évolution de l'enfant, à la manière dont l'enfant s'adapte et réagit aux situations nouvelles du quotidien. Ainsi, pour lui, l'enfance est utile et ce qui découle de l'éducation est la notion d'intérêt. C'est à l'école d'éviter de faire détester le travail. L'école doit être active, se révéler comme un laboratoire et un lieu où l'on recherche des réponses de nous même. [...]
[...] Ces écrits sont encore inédits aujourd'hui ; ces cahiers contiennent des dessins, des croquis, des caricatures d'élèves que Claparède a dessinés. Ces dessins n'ont jamais été édités ; Claparède a seulement rendu public ce qu'il interprétait à travers ces dessins. A travers cette étude, il va modifier la figure de l'arriéré scolaire en la faisant devenir la figure de l'anormal léger. La figure de l'arriéré scolaire est selon lui une figure institutionnelle, une représentation due à l'école. Claparède préfère parler d'anormal léger, c'est-à-dire un enfant dont l'intelligence est touchée. [...]
[...] Il est convaincu que l'Education est le moyen de changer le monde et contribue à la réconciliation des peuples. Il porte une importance et une confiance dans la science et pense que la science et la morale permettraient à l'Homme d'échapper à la barbarie. L'education nouvelle Claparède remet en question l'éducation traditionnelle : il y voit un régime contre nature où règne brimade ennui et désolation Il reproche à l'école de gaspiller le capital intellectuel de chacun. Il la prénomme : éducation-gaspillage. [...]
[...] Edouard Claparède (1873-1940) - la dimension fonctionnelle de l'intelligence Né en 1873 à GENEVE et décédé en 1940 dans cette même ville, Edouard CLAPAREDE fut médecin et psychologue. En 1897, il obtient un doctorat de médecine. En 1904, il devient directeur du laboratoire de psychologie à la faculté des sciences de l'Université de Genève. En 1912, il crée l'école des Sciences de l'Education : l'Institut Jean- Jacques Rousseau. Il fut aussi le préfacier du livre de John DEWEY traduit en français. [...]
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