Cet ouvrage fût tout d'abord publié en 1912-1913 sous le titre de « totem und tabu » puis en 1923 dans la Bibliothèque scientifique.
Dans ce livre, Freud tente, à l'aide d'éléments psychanalytiques, d'éclairer la pratique des coutumes et des rituels primitifs.
Ainsi, il aborde les notions de totéisme et d'animisme qui sont des pratiques dites primitives, afin de comprendre les rites de ces civilisations, mais également de mieux éclairer l'origine des troubles de la névrose obsessionnelle. Mais qu'en est-il réellement ? Sur quels éléments reposent ces pratiques ?
Nous établirons les fondements et les rapports que peuvent entretenir ces concepts, avant d'observer dans quelles mesures le totéisme peut être en lien avec la psychopathologie obsessionnelle.
Cependant, nous pouvons dans un premier temps, rappeler quelques éléments biographiques de l'auteur, afin de recadrer cet ouvrage dans le contexte dans lequel il fût écrit.
[...] Ceci lui permet d'expliquer le tabou des morts. Ce dernier consiste à interdire aux membres de la tribu de prononcer le nom d'une personne décédée ainsi que les mots se rapportant de près ou de loin au défunt. Freud explique ce tabou en reprenant le même type de restriction chez le névrosé. C'est ainsi que selon lui, ce tabou naît d'un sentiment inconscient d'hostilité chez le sujet à l'égard de cette personne décédée. Ainsi quand celle-ci décède, ce sentiment inconscient est satisfait, c'est pourquoi par déplacement, le sujet ressent consciemment un sentiment de culpabilité dans la mesure où le sentiment d'amour prend le dessus sur cette hostilité. [...]
[...] Autrement dit, le sujet a transposé son sentiment d'hostilité sur le défunt. Ainsi, ce dernier devient démon. Cependant, Freud note que l'acte capital mis en place par l'homme primitif pour faire face au sentiment de culpabilité, consécutif d'un parricide originel, est la construction d'un totem. Ce dernier est le représentant du père, auquel s'adjoint des tabous, des prohibitions, mais également des obligations comme les offrandes, le respect. Ce totem érigé dans chaque tribu est plus vivant que tout autre père non décédé, car à chaque action on se réfère à ce totem, il est omniprésent dans la vie des primitifs. [...]
[...] En effet, le système de tabous des primitifs se rapproche dans leurs traits essentiels aux actes obsessionnels. Ainsi, de tels sujets opèrent des actions répétitives, censées les protéger, les rassurer. Cette attitude est similaire aux sujets primitifs qui respectent les tabous et les pratiques apprises de génération en génération, avec dévotion, en attendant protection en retour. Ils pratiquent ces actions sous peine d'être exclus, punis de devenir eux-mêmes tabou, s'ils ne les établissent pas. Mais d'où provient le caractère irrépressible de ces actes ? [...]
[...] L'incarnation du totem ne peut reposer que sur une croyance. L'individu a besoin de cette dernière pour animer, pour donner corps à ce totem et en retour celui-ci assure une gestion de la vie. En effet, cela lui permet d'être rassuré dans ses actions quotidiennes, de le situer par rapport au bien et au mal ainsi que de le cadrer en lui donnant un passé, un présent, un futur. Les mythes sur lesquels s'appuie la religion évoquent le passé et sont en lien avec les ancêtres. [...]
[...] Ainsi, le totem régule la loi de l'inceste et plus généralement la jouissance. Cette dernière est encadrée d'une autre manière également. En effet, l'on proclame certaines personnes de la tribu, comme le chef par exemple, d'homme tabou, afin de ne pas attiser une jalousie jouissive des autres membres de la tribu. Autre exemple, un jeune homme devenu adulte par une cérémonie peut avoir envie de jouir de certaines choses de la vie, c'est pourquoi il est nécessaire qu'il devienne tabou pour ainsi réguler sa jouissance en réduisant la tentation. [...]
Source aux normes APA
Pour votre bibliographieLecture en ligne
avec notre liseuse dédiée !Contenu vérifié
par notre comité de lecture